Avant-propos : procès du "réalisme":
Le texte descriptif est sans doute celui qui apparaît aux
élèves comme le plus rebutant. Soucieux d'action et de
rythme, on lui reproche sa lenteur sans apercevoir sa
justification. Ce procès n'est pas nouveau, et il est
alimenté par les meilleurs esprits. Qu'on en juge par
cette critique adressée par André Breton
à la description dans le roman:
Et les descriptions ! Rien n'est comparable au
néant de celles-ci ; ce n'est que superposition
d'images de catalogue, l'auteur en prend de plus
en plus à son aise, il saisit l'occasion de me
glisser ses cartes postales, il cherche à me faire
tomber d'accord avec lui sur des lieux communs :
La petite pièce dans
laquelle le jeune homme fut introduit était
tapissée de papier jaune : il y avait des
géraniums et des rideaux de mousseline aux
fenêtres ; le soleil couchant jetait sur tout
cela une lumière crue... La chambre ne
renfermait rien de particulier. Les meubles, en
bois jaune, étaient tous très vieux. Un divan
avec un grand dossier renversé, une table de
forme ovale vis-à-vis du divan, une toilette et
une glace adossées au trumeau, des chaises le
long des murs, deux ou trois gravures sans
valeur qui représentaient des demoiselles
allemandes avec des oiseaux dans les mains, -
voilà à quoi se réduisait l'ameublement.
(Dostoïevski, Crime et châtiment)
Que l'esprit se propose, même
passagèrement, de tels motifs, je ne suis pas
d'humeur à l'admettre. On soutiendra que ce dessin
d'école vient à sa place, et qu'à cet endroit du
livre l'auteur a ses raisons pour m'accabler. Il
n'en perd pas moins son temps, car je n'entre pas
dans sa chambre.
(André Breton, Manifeste du
surréalisme, 1924) ©
Gallimard
|
A cette critique,
adressée à l'attitude réaliste en général, Michel Butor a
opposé une réfutation claire :
J'entre en même temps que le jeune homme dans une
pièce tapissée de jaune. D'où vient ce singulier
pouvoir, rendre absents les objets présents, cette
"hantise", comment la chambre imaginaire peut-elle
s'imposer à ce point?
Il faut naturellement que les différents
éléments qui constituent cette description soient
liés les uns aux autres par quelque nécessité, se
coagulent en un stable fantasme.
Il y a d'abord cette "composition" qui
enchaîne leurs formes, comme dans une nature morte
hollandaise ; mais si cette chambre m'"apparaît"
si fortement, c'est qu'elle est elle-même un mode
par lequel m'apparaît autre chose, c'est que ces
objets sont à leur tour des "mots".
Car l'auteur a choisi cette couleur
spécialement, ces meubles, parce que tout cela va
me renseigner sur l'époque où se passe l'histoire,
le milieu où elle se déroule, les habitudes de
vivre et de penser de la personne qui habite là,
sur sa situation de fortune. Non seulement ses
gestes, sa conduite diurne nous sont ainsi
définis, mais parmi ces objets il en est d'un type
particulier (analogues à la description même) qui
vont nous révéler ce qui la hante aussi
lorsqu'elle prête plus d'attention à ce local.
[...]
Devant un tel pouvoir, d'autant plus grand
que je serai mieux capable de situer le texte en
question dans le temps de son auteur, devant ce
prodigieux déploiement peu à peu de tout un monde,
de tout notre monde se proposant ainsi
indéfiniment à l'analyse, ne suis-je pas obligé
d'employer l'adjectif "poétique"?
(Michel Butor, Le roman et la poésie in
Répertoire II, 1964) ©
Éditions de Minuit
|
La description ne se contente donc pas de donner au roman
un effet de réel. « Contrairement à une idée un peu
trop reçue, écrit Jean Ricardou, la
description tend à détruire l'illusion réaliste qu'elle
semble au premier chef entretenir. » (Nouveaux
problèmes du roman). La description ne peut
en effet émaner que d'un regard subjectif et, participant
des choix narratifs, elle multiplie les signes
par lesquels une atmosphère, le tempérament des
personnages et la nature de leurs conflits se trouvent
incarnés. "Sauter" un passage descriptif quand on lit un
roman, c'est ainsi se priver de ses clefs les plus
précieuses.
Nous vous proposons
d'apercevoir cette fonction poétique de la description
romanesque à travers un texte d'Honoré de Balzac. Vous
pouvez d'abord consulter le tableau des types de textes
afin de vous familiariser avec les caractères du.
|
Honoré
de Balzac : Le père Goriot (1834-1835)
(L'essentiel
du roman se déroule dans une pension de
famille. Dans les premières pages, le
narrateur décrit très minutieusement le
quartier, la maison, les pièces où va se
dérouler la fiction. Il entreprend ici la
description du salon avant de passer à la
salle à manger).
|
Cette
première pièce exhale une odeur sans nom
dans la langue, et qu'il faudrait appeler
l'odeur de pension. Elle sent le
renfermé, le moisi, le rance ; elle donne
froid, elle est humide au nez, elle
pénètre les vêtements ; elle a le goût
d'une salle où l'on a dîné ; elle pue le
service, l'office, l'hospice. Peut-être
pourrait-elle se décrire si l'on inventait
un procédé pour évaluer les quantités
élémentaires et nauséabondes qu'y jettent
les atmosphères catarrhales et sui
generisde
chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh
bien, malgré ces plates horreurs, si vous
le compariez à la salle à manger, qui lui
est contiguë, vous trouveriez ce salon
élégant et parfumé comme doit l'être un
boudoir. Cette salle, entièrement boisée,
fut jadis peinte en une couleur
indistincte aujourd'hui, qui forme un fond
sur lequel la crasse a imprimé ses couches
de manière à y dessiner des figures
bizarres. Elle est plaquée de buffets
gluants sur lesquels sont des carafes
échancrées, ternies, des ronds de moiré
métallique, des piles d'assiettes en
porcelaine épaisse, à bords bleus,
fabriquées à Tournai. Dans un angle est
placée une boîte à cases numérotées qui
sert à garder les serviettes, ou tachées
ou vineuses, de chaque pensionnaire. Il
s'y rencontre de ces meubles
indestructibles proscrits partout, mais
placés là comme le sont les débris de la
civilisation aux Incurables. Vous y
verriez un baromètre à capucin qui sort
quand il pleut, des gravures exécrables
qui ôtent l'appétit, toutes encadrées en
bois noir verni à filets dorés ; un cartelen
écaille incrustée de cuivre ; un poêle
vert, des quinquets d'Argand où la
poussière se combine avec l'huile, une
longue table couverte en toile cirée assez
grasse pour qu'un facétieux externe y
écrive son nom en se servant de son doigt
comme de style,
des chaises estropiées, de petits
paillassons piteux en sparterie qui se
déroule toujours sans se perdre jamais,
puis des chaufferettes misérables à trous
cassés, à charnières défaites, dont le
bois se carbonise. Pour expliquer combien
ce mobilier est vieux, crevassé, pourri,
tremblant, rongé, manchot, borgne,
expirant, il faudrait en faire une
description qui retarderait trop l'intérêt
de cette histoire, et que les gens pressés
ne pardonneraient pas. Le carreau rouge
est plein de vallées produites par le
frottement ou par les mises en couleur.
Enfin là règne la misère sans poésie ; une
misère économe, concentrée, râpée. Si elle
n'a pas de fange encore, elle a des taches
; si elle n'a ni trous ni haillons, elle
va tomber en pourriture.
|
Problématique : une description située, comme
celle-ci, au début d'un roman, se doit de présenter
un caractère informatif destiné à procurer au
lecteur un « effet de réel ». Est-ce bien le cas de
ce texte ? La minutie que trahit l'inventaire des
objets n'obéit-elle qu'à une intention purement
référentielle et réaliste ? |
Objectif
1 : place et fonction du passage :
- Vous
pourrez tirer parti du paratexte (auteur, titre de
l'œuvre, dates) pour compléter vos informations, voire
pour lire le roman. Mais ce n'est nullement nécessaire :
laissez parler le texte. Sans affirmer qu'il vaut mieux ne
rien connaître de l'œuvre pour en expliquer un extrait,
disons tout au moins que c'est une bonne condition pour ne
rien plaquer qui soit extérieur à lui ! Vous pourrez
utilement définir les termes que vous ne connaissez pas
(sans engager la compréhension claire du texte, certains
donnent néanmoins à voir des objets non négligeables).
-
Vous aurez noté que cette page se situe au tout début du
roman. A quelle fonction de la description peut-on
s'attendre ? Montrez que le narrateur assume ici un rôle
de guide : repérez les adresses au lecteur. Quel statut
les pronoms de la deuxième personne du pluriel nous
assignent-ils ? Une des dernières phrases du texte
s'excuse de ne pas développer la description pour ne pas
retarder l'intrigue : elle contient le verbe "expliquer".
Commentez ce verbe et ce qu'il semble trahir de
l'intention globale du narrateur lorsqu'il décrit.
Prenez
l'habitude, après chacune des étapes de la lecture
méthodique, de faire un bilan intermédiaire qui synthétise
vos remarques les plus significatives. Relus l'un après
l'autre à l'issue de votre travail, ils constitueront de
précieuses indications pour élaborer votre projet de
lecture. Ici, vous pourrez par exemple parler de
description réaliste, souligner son aspect documentaire
(référentiel) et donc générer quelques attentes de lecture
sur cet aspect. Lesquelles ?
Objectif
2 : l'espace et le temps de la description :
-
Relevez les indices spatiaux. Montrez qu'ils nous aident à
nous représenter un espace à l'intérieur duquel on a soin
de nous fournir des repères. Confirmez votre observation
précédente.
-
Il arrive qu'une description évoque un lieu dans des temps
différents. Vous aurez noté qu'il n'en est rien ici et que
le narrateur emploie pour l'essentiel le présent de
l'indicatif. Quelle valeur donnez-vous ici à ce temps ? Il
peut être intéressant de noter le moment choisi par le
narrateur dans la "vie" du lieu : commentez dans cet
esprit la dernière phrase du texte. A quoi le narrateur
s'intéresse-t-il dans le lieu qu'il évoque ? Ceci est-il
susceptible d'être décrit de manière documentaire ? Vous
pourrez commencer à vous intéresser à ce qui semble lui
importer : la peinture d'un phénomène de dégradation.
Procédez à un deuxième petit bilan : vos attentes d'une
"description réaliste" sont-elles tout à fait contentées ?
Pourquoi ?
Objectif
3 : le point de vue :
-
Qui voit ? Montrer qu'il est impossible de déterminer un
foyer précis de perception (on parlera de focalisation 0),
d'autant plus que le narrateur anticipe sur la vision que
nous pourrions avoir de l'espace ("vous trouveriez,
vous y verriez") et témoigne d'une connaissance
complète du lieu. Relevez les passages où les caractères
du récit laissent la place à ceux du discours (formulation
de vérités générales, par exemple). Montrez que, dans la
perception de ce narrateur omniscient, presque tous les
sens sont concernés et que l'odorat (les sensations
olfactives) est aussi mobilisé que la vue.
- Qui
juge ? Classez les termes qui impliquent un jugement et
montrez que certains objets sont caractérisés comme des
êtres vivants. Quelle est la caractérisation dominante ?
Reliez votre réponse à vos observations de l'objectif 2 :
le narrateur décrit-il un lieu ou tente-t-il d'évoquer une
atmosphère ? Montrez que pour cela le narrateur semble
parfois faire état d'une volonté scientifique (relisez la
troisième phrase) que vous pourrez expliquer.
Ici
encore, ramassez vos observations en une formulation plus
concise : vous devriez progresser dans la mise en évidence
d'une description qui vise moins à donner l'impression
d'un lieu réel qu'à faire naître une atmosphère mentale,
comme une ouverture d'opéra annonce par des leit-motive
les thèmes à venir.
Objectif
4 : les rapports entre le texte et l'espace :
-
Montrez que les termes désignant les ustensiles et le
mobilier obéissent à une volonté d'authenticité. Quelle
impression nous donnent les énumérations qui en font
l'inventaire? le choix de ces objets est-il néanmoins
innocent? Commentez quelques-uns d'entre eux ("la
boîte à cases", notamment).
- Dans une description, les objets deviennent des mots, et
c'est par ces mots que le narrateur les rend signifiants.
Essayez de constituer quelques champs lexicaux : vous
devriez pouvoir repérer des séries de termes qui tendent à
installer quelques thèmes dans notre esprit (la misère,
bien sûr, mais surtout la ruine expirante).
-
Ces mots sont en outre dotés de sonorités et c'est à ce
titre qu'on peut parler d'une fonction poétique du
langage (le mot vaut moins par la chose qu'il désigne que
par sa sonorité même ou ses connotations). Commentez dans
ce sens la gradation créée par l'homéotéleute"le
service, l'office, l'hospice" (autre terme évoqué?)
et l'allitération des "petits paillassons piteux en
sparterie". Quelle impression laissent ces
sonorités ?
Il est temps de dresser un bilan définitif en tenant
compte de ces dernières observations. Relisant tous les
bilans intermédiaires, pouvez-vous continuer à parler de
description réaliste, à vocation purement référentielle
? Quelle est donc l'importance narrative d'un passage
comme celui-ci et pourquoi aurait-on tort d'en négliger
la lecture ? (Vous saurez que Le père Goriot
raconte l'histoire lamentable d'un vieillard qui, après
s'être sacrifié pour ses filles, est abandonné par elles
dans la misère de cette pension).
Votre conclusion pourra établir cette fonction poétique
de la description et établir le bilan de votre démarche,
dont vous aurez eu soin de garder, à l'oral, le caractère
progressif.
FICHE
PRATIQUE : les questions à poser au texte descriptif |
Place
et fonction du passage :
- tirer
parti du contexte dans lequel s'inscrit le
passage : au début du roman, sa valeur est
présentatrice et fournit des repères au lecteur
; dans le cours du roman, il trahit le regard
d'un personnage et son état d'âme.
- importance
du passage à ce moment de la narration ?
L'espace
et le temps de la description :
- relever
les indices spatiaux : peut-on se repérer
aisément dans l'espace ? La description a-t-elle
par sa précision une valeur documentaire ou
évoque-t-elle un lieu à construire par
l'imagination ?
- relever
les indices temporels : la description
évolue-t-elle dans le temps ? Quelles sont alors
les transformations de l'espace décrit ? Quels
sont les temps verbaux ?
Le
point de vue :
- Qui
voit ? Repérer le vocabulaire de la perception
(visuelle ou autre). Déterminer le niveau de (qui voit ? d'où ? quoi ?) et
évaluer le degré de subjectivité de la
description.
- Qui
juge ? Repérer le vocabulaire qui marque un
jugement, implicite ou explicite. De qui
émane-t-il ? D'un personnage (focalisation
interne) ou d'un narrateur omniscient
(focalisation 0) ? Le
est-il didactique ? lyrique ? satirique ?
pathétique ?
Les
rapports entre le texte et l'espace décrit :
- Relever
les champs lexicaux : sont-ils en rapport
simplement référentiel avec l'espace ou
tentent-ils d'évoquer une atmosphère, un
caractère (connotations, registres de langue,
sonorités) ?
- Être
attentif au degré de l'image (métaphores), qui
signale une description plus subjective ou
symbolique.
|
EXERCICE
D'APPLICATION :
Faut-il
qu'en classe une lecture analytique occupe plusieurs
séances ? Si l'on sait interroger le texte selon les
pistes que requiert sa typologie, il nous semble qu'elle
peut très raisonnablement se limiter à une seule !
Proposons-nous ce travail sur ce texte de Proust :
Marcel
Proust, Le Temps
retrouvé, 1927
[Le
Temps Retrouvé est le dernier tome d'À
la recherche du temps perdu, vaste
fresque dans laquelle l'auteur transpose
l'expérience de sa vie. Retiré du monde
depuis plusieurs années, le narrateur se
rend à une soirée mondaine lors de
laquelle il croise d'anciennes
connaissances « métamorphosées » par la
vieillesse.]
Le vieux duc de Guermantes ne
sortait plus, car il passait ses journées
et ses soirées avec elle1. Mais
aujourd'hui, il vint un instant pour la
voir, malgré l'ennui de rencontrer sa
femme. Je ne l'avais pas aperçu et je ne
l'eusse sans doute pas reconnu, si on ne
me l'avait clairement désigné. Il n'était
plus qu'une ruine, mais superbe, et moins
encore qu'une ruine, cette belle chose
romantique que peut être un rocher dans la
tempête. Fouettée de toutes parts par les
vagues de souffrance, de colère de
souffrir, d'avancée montante de la mort
qui la circonvenaient2, sa
figure, effritée comme un bloc, gardait le
style, la cambrure que j'avais toujours
admirés ; elle était rongée comme une de
ces belles têtes antiques3 trop
abîmées mais dont nous sommes trop heureux
d'orner un cabinet de travail. Elle
paraissait seulement appartenir à une
époque plus ancienne qu'autrefois, non
seulement à cause de ce qu'elle avait pris
de rude et de rompu dans sa matière jadis
plus brillante, mais parce qu'à
l'expression de finesse et d'enjouement
avait succédé une involontaire, une
inconsciente expression, bâtie par la
maladie, de lutte contre la mort, de
résistance, de difficulté à vivre. Les
artères ayant perdu toute souplesse
avaient donné au visage jadis épanoui une
dureté sculpturale. Et sans que le duc
s'en doutât, il découvrait des aspects de
nuque, de joue, de front, où l'être, comme
obligé de se raccrocher avec acharnement à
chaque minute, semblait bousculé dans une
tragique rafale, pendant que les mèches
blanches de sa magnifique chevelure moins
épaisse venaient souffleter de leur écume
le promontoire envahi du visage. Et comme
ces reflets étranges, uniques, que seule
l'approche de la tempête où tout va
sombrer donne aux roches qui avaient été
jusque-là d'une autre couleur, je compris
que le gris plombé des joues raides et
usées, le gris presque blanc et moutonnant
des mèches soulevées, la faible lumière
encore départie aux yeux qui voyaient à
peine, étaient des teintes non pas
irréelles, trop réelles au contraire, mais
fantastiques, et empruntées à la palette,
à l'éclairage, inimitable dans ses
noirceurs effrayantes et prophétiques, de
la vieillesse, de la proximité de la mort.
1.
II s'agit d'Odette, sa maîtresse.
2. circonvenir : agir sur quelqu'un avec
ruse, pour parvenir à ses fins.
3. têtes antiques : sculptures de la tête.
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ÉTAPES
DE L'ANALYSE
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PROCÉDÉS
RELEVÉS
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INTERPRÉTATION
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Place
et fonction du passage
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Les
indications que l'on vous donne dans le
chapeau évoquent le "dernier tome" d'une
œuvre et la sortie du narrateur dans le
monde après "plusieurs années" de retraite.
Il s'agit ici du portrait d'une personne
âgée, perdue de vue depuis longtemps.
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...
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L'espace
et le temps de la description
|
Le
passé simple évoque un moment précis dans
une durée que signale l'imparfait : celle de
la vieillesse, présentée comme un lent
processus de dégradation. La valeur durative
des imparfaits fige ce portrait d'une
manière sculpturale.
|
...
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Le
point de vue
|
Le pronom
de la première personne renvoie le tableau à
la perception subjective du narrateur.
Celle-ci est faite de notations opposées :
relevez les termes qui manifestent cette
disparité dans le jugement. De quel registre
peut-on parler ?
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...
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Rapports
entre le texte et l'espace décrit
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Les champs
lexicaux (relever les termes maritimes, le
vocabulaire de la sculpture et celui du
corps) donnent au portrait une dimension
hallucinatoire. A travers le portrait du
duc, se manifeste une méditation sur le
temps et sur la mort.
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...
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Essayez
de tirer parti de ces remarques pour les resserrer
autour d'une problématique qui donnera une unité
au développement de votre lecture.
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