Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Fin du chapitre 5 : Achat du coffret – Rupture

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 50r

 

469.

 

                                                          aimable savez-vous »        qq’un
— Mais vous ne serez pas un mari amusant, je vous assure » un amateur venait
de lancer une surenchère, elle leva la main « 900 francs.
                                 le commissaire
— 900 francs » répéta Mtre Berthelmot
                                 Mtre Berthelmot
— 10, – 15, – 20. 30 – ! » glapissait le crieur, tout en parcourant du regard l’assistance
                hochements
avec les mouvements de tête saccadés, pr répondre à des signes, çà & là. »
Allons                                         sera
— Prouvez-moi que ma femme est raisonnable » dit Frédéric, & il l’entraina
doucement vers la porte
Le commissaire priseur priseur
Mtre Bertholmot continuait
                        messieurs
— Allons ! allons, 930 ! Y a-t-il marchand à 930 ?
                                            arrivée                 s’arrêta &
Me Dambreuse qui était arrivée sur le seuil, se retourna & d’une voix haute
                                            [illis.]
— Mille francs !
Il y eut [illis.] un frisson dans le public, un silence.
— Mille francs, messieurs, mille francs ! personne ne dit rien ? bien vu ? [mille
francs !] & le marteau d’ivoire s’abattit.
                                                                                                             envoya
[Un petit cri de joie lui échappa] Elle fit passer sa carte On lui remit
aussitôt le coffret. Elle le plongea dans son manchon.
                     comme
Frédéric sentit un grand froid lui traverser le cœur. –
Me Dambreuse n’avait pas quitté son bras. & malgré sa hardiesse, elle n’osa
le regarder en face, jusque dans la rue, où l’attendait sa voiture.
                        vivement                                                    s’enfuit*
Elle s’y jeta, précipitamment, comme un voleur qui s’échappe
et quand elle fut assise, se retourna vers Frédéric. Il avait son chapeau
à la main.
— « Vous ne montez pas ?
                                            l’ayant saluée                         la [illis.]
— « Non Madame ! » & la saluant froidement, il ferma la portière
                                        de
puis fit signe au cocher qu’il retournât partir
Il éprouva d’abord un sentiment de joie & d’indépendance
reconquise. Il était fier d’avoir vengé Me Arnoux, en lui
sacrifiant une fr* fortune. Puis il fut étonné de son action
comme il advient après un gd [illis.]
& une courbature infinie l’accabla.

 
SAWAZAKI Hisaki