Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]
Troisième partie – Chapitre 4 – La mort de l'enfant
— Transcription du
folio 609_149r
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451. |
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— Pourvu que ce soit ressemblant » objecta Rosanette
— Eh ! je me moque de la ressemblance ! à bas le réalisme ! c’est l’esprit
qu’on peint ! – Laissez-moi ! je vais tâcher de me figurer ce qu’il
alors et
devait être ! » & il réfléchit, le front dans la main gauche, le
coude dans la main droite, puis tout à coup « — ah ! une idée ! un
colorées
pastel ! avec des demi-teintes passées à plat presque à plat, on
peut faire un beau modelé, sur les bords seulement ! & nous y
arriverons.
Il envoya la femme de chambre chercher sa boîte. – puis, ayant une
&
chaise sous ses pieds, une autre près de lui & son carton sur les genoux
aussi calme que
il commença à jeter de gds traits, traçant à chaque fois des cercles dans
l’air avec sa main, , tranquille comme s’il eût travaillé d’après la
bosse. « ça doit être traité…[illis.]…ça demande le succoso des
il vantait
Italiens. » & il se mit à vanter/ait les petits St Jean de Corrège, l’infante
du rose de Velasquez, les regards humides de Greuze, les chairs
lactées de Reynolds, la distinction de Lawrence - & surtout
l’enfant aux longs cheveux qui est sur les genoux de lady Glower |
laissez-moi |
« D’ailleurs, peut-on trouver rien de plus charmant que ces
crapauds-là ! Le type du sublime, (Raphaël l’a prouvé par
peut-être
ses madones) c’est une mère avec son enfant ! ».
suffoquait
Rosanette qui n’en pouvait plus, sortit toute
suffocante. Laissez
laissez-moi |
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Nicole SIBIREFF |
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