PRÉPAS SCIENTIFIQUES
LA DISSERTATION

 

 

Voir sur Amazon :

 

 

  A l'écrit des concours, figure toujours une dissertation. En prépa scientifique, celle-ci consiste à traiter un sujet lié au programme annuel en s'appuyant obligatoirement sur les trois œuvres au programme. Il s'agit donc d'une dissertation comparatiste, et c'est dans cet aspect qu'elle trouve sa spécificité — et sa difficulté. Dans les quatre heures qui lui sont imparties, le candidat devra mobiliser ses connaissances sur les trois œuvres de manière à utiliser les exemples qui lui permettront d'illustrer pertinemment sa réflexion. Le correcteur saura distinguer le traitement personnel du sujet d'un simple exposé où le candidat tente de placer des développements tout préparés. C'est dire que se justifie ici le travail de l'année, dans la perspective d'une épreuve affectée d'un lourd coefficient (notamment au concours d'entrée à Centrale).
 Quant à l'organisation, la dissertation comparatiste n'échappe pas aux plans traditionnels, qu'on peut ramener à quatre :

 

  • le plan dialectique  vous demande d'examiner un jugement, d'en montrer les limites voire de le réfuter (voir ce mot) avant d'énoncer une position personnelle. C'est le fameux plan "thèse/antithèse/synthèse". On sait devoir s'orienter vers ce type de plan grâce à la tonalité assertive voire polémique de la citation proposée, d'autant plus que les questions posées dans le libellé ("Pensez-vous que...", "Dans quelle mesure peut-on dire que...", "Partagez-vous ce point de vue" etc.) sont sans ambiguïté. Il vous faudra confronter les thèses avant d'exprimer dans une troisième partie un avis personnel formulé objectivement à la première personne du pluriel. Ce plan répond bien à l'esprit de l'épreuve des Prépas scientifiques qui vise à éprouver le jugement personnel et à l'étayer par une connaissance précise des œuvres du programme.
        Si le plan dialectique canonique est un plan en trois parties, les jurys préfèrent deux parties solidement charpentées à des troisièmes parties répétitives ou privées de justification. On aura intérêt pour cela à réfléchir à ce qu'est une véritable synthèse ou à envisager parfois un plan concessif, aux ambitions plus réduites, mais qui présente l'avantage, en deux parties, de développer un raisonnement cohérent.
     
  • le plan thématique  s'apparente au contraire à l'exposé. Il ne vous demande pas de discuter une thèse mais plutôt de l'étayer (voir ce mot), c'est-à-dire de fournir un certain nombre d'arguments organisés capables de valider, au moins partiellement, l'opinion qu'on vous a soumise ou de répondre à la question qu'on vous a posée. On reconnaît ce type de plan au libellé du sujet : ce peut être une question ("Qu'est-ce qu'un grand roman ?"; "Qu'est-ce qu'une œuvre engagée ?") ou une invitation à vérifier une affirmation ("En quoi a-t-on raison d'affirmer que...", "Montrez, commentez ou justifiez ceci...").
        Attention, ce plan doit néanmoins inclure une pesée critique des termes et des notions convoqués par la citation-sujet, à l'intérieur des parties du développement.
     
  • le plan analytique , voisin du précédent, se propose d'examiner une notion en en envisageant les causes, les manifestations qui en découlent avant de proposer d'éventuelles solutions. Pour ces raisons, il est moins familier de la dissertation littéraire, dans laquelle néanmoins on peut rencontrer des libellés qui y invitent.
     
  • le plan comparatif  vous amène à établir un parallèle constant entre deux notions. Ce plan pourra les examiner successivement dans les deux premières parties avant d'élaborer une synthèse personnelle qui essaiera d'établir leurs points majeurs de ressemblance ou de discordance et de proposer un dépassement. Ce type de plan reste très marginal dans le cadre de notre épreuve, voire même dangereux si l'on s'avise malencontreusement de comparer les œuvres au programme en consacrant une partie à chacune d'elles !
     

   Vous trouverez des dissertations dans les pages de notre section Lycée. Elles vous fourniront plusieurs exemples de sujets ou de plans progressifs.
  La section "Prépas scientifiques" conserve, quant à elle, des exemples de dissertations sur les programmes des années précédentes :

 Savoir et ignorerL'héroïsme L'amitié La paix Mesure et démesure L'Animal et l'Homme La Recherche du bonheur Puissances de l'imaginationPenser l'histoireÉnigmes du moiL'ArgentLe MalLa JusticeLa paroleLe temps vécuLa guerreLe monde des passionsServitude et soumission.

 

Voir sur Amazon :

Du bon usage des citations :

   Un dictionnaire de citations peut rappeler ce que Paul Valéry disait de la culture « adultérée » à quoi conduisent les examens : un choix expédient de formules à appliquer quels que soient les contextes, et dans le but servile de complaire à un correcteur, n'a rien à voir en effet avec la vraie culture, ni même avec les conditions capables d'amener à une dissertation satisfaisante. Aussi n'est-ce pas dans cet esprit que doivent s'insérer des citations dans votre devoir, qu'elles proviennent de votre lecture des œuvres au programme ou de votre cours. Il ne s'agit en aucun cas de se livrer au psittacisme, mais plutôt d'assortir votre réflexion de passages judicieusement choisis, qui témoignent d'une lecture sérieuse et personnelle des œuvres, sans pour autant manifester une connaissance littérale acquise par cœur. A ce titre, ces extraits cités pourraient aussi bien n'être restés dans votre mémoire que par leur esprit. C'est ce qu'Émile Faguet, en s'inspirant de l'expérience de Montaigne, a appelé l'innutrition.