Le
résumé (ou contraction) de texte suppose une
bonne connaissance des caractères du discours
argumentatif, dont vous trouverez les notions
indispensables sur les pages du site
consacrées aux épreuves du Baccalauréat ou du
BTS :
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Voir sur Amazon :
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Dans
le cadre des programmes des années précédentes, vous
trouverez des éléments méthodologiques et des exemples
de résumés :
EXEMPLE I
TEXTE |
OBSERVATIONS |
La démocratie, au sens étymologique du
mot, désigne le gouvernement par le peuple. Une
réflexion sur ses nouvelles formes passe
naturellement par l’examen de la place des
citoyens dans l’organisation et la direction des
affaires publiques. Elle passe également par
l’étude de la persistance de l’oligarchie et de
l’autocratie dans nos sociétés, puisque l’idéal
démocratique est né du rejet de la loi du plus
fort et de la hiérarchie sociale au profit des
principes d’égalité et de liberté.
Mesurer la participation citoyenne
implique donc
de jeter d'abord
un regard attentif sur divers aspects de la vie
politique comme le taux de participation aux
processus électoraux, le niveau de l’engagement
social et de l’action militante, l’efficacité
des différentes méthodes de participation
publique, la compétence civique ainsi que le
niveau de l’éthique sociale des citoyens. On
doit également
considérer l’influence qu’exercent les
principaux acteurs de la scène publique que sont
les politiciens et les médias puis se demander
si l’espace décisionnel accordé aux citoyens est
suffisant ou s’il n’y a pas lieu de l’élargir et
de l’augmenter de façon significative. Enfin,
il importe de jeter un regard attentif aux
nouvelles formes de participation citoyenne
élaborées et expérimentées depuis un certain
nombre d’années déjà.
Il n’est pas sans intérêt de rappeler au
préalable qu’être citoyen
signifie justement posséder le droit, sinon le
privilège de participer librement à la vie de la
communauté politique à laquelle on appartient.
Cette participation se fait par la discussion
avec les autres membres de la collectivité pour
déterminer les paramètres du bien commun parce
que le dialogue fondé sur la tolérance, le
respect et l’empathie permet de concilier
davantage les intérêts individuels et l’intérêt
général dans l’esprit d’une coexistence
harmonieuse et pacifique. Incidemment, plusieurs
études contemporaines ont démontré que la
participation des citoyens dans l’élaboration
des solutions aux problèmes de leur communauté
comporte d’énormes avantages. Cela permet d'abord
d’éveiller les consciences et de développer la
compétence civique en faisant reculer les
frontières de l’ignorance. Cela favorise également
l’esprit communautaire lequel exige confiance,
coopération et compromis entre les individus.
Cela améliore enfin
la prise de décision, la rendant plus juste,
plus rationnelle, plus adéquate, plus acceptable
et mieux acceptée. À cet égard, il est
intéressant de noter que les plus récentes
recherches en politiques publiques sur
l’architecture sociale révèlent que, appelés à
définir le bien-être au vingt et unième siècle,
les citoyens eux-mêmes soulignent l’importance
de développer des occasions significatives
d’engagement et de participation civiques.
En effet,
si la démocratie est une forme très ancienne de
gouvernement, la réalité montre qu’elle est en
même temps très jeune et même, à bien des
égards, relativement embryonnaire. Dans
l’histoire moderne, elle a, presque partout, à
peine un siècle. Auparavant,
la majorité des citoyens, principalement les
femmes, n’avaient même pas droit de vote. Et
on considérait en général qu’une fois leur
bulletin dans l’urne, les gens n’avaient plus
rien à dire. Le Parlement, institution
fondatrice de la démocratie moderne, était
lui-même un pouvoir oligarchique détenant le
monopole de l’expression démocratique et
refusant d’inviter les citoyens à
l’accompagner dans l’exercice de ses
responsabilités. Cette façon de voir a
été remise en question dans la foulée de la
démocratisation de l’instruction, de l’accès au
savoir et de l’entrée en scène des médias de
masse. Il a fallu l’émergence d’une véritable
opinion publique pour que les représentants du
peuple et les dirigeants « élus » lèvent
progressivement les restrictions au droit de
vote et à la création d’associations citoyennes,
puis qu’ils comprennent qu’il leur était
désormais indispensable non seulement de prendre
le pouls de la population, mais également de
négocier leurs interventions avec elle, sinon de
partager le pouvoir avec elle. De la «
démocratie sans le peuple », on a cherché à
passer à la « démocratie avec le peuple » pour
donner naissance à la participation publique,
processus par lequel ceux qui ont la mission de
décider et d’édicter les règles sociales
invitent les citoyens concernés à s’exprimer et
à commenter les choix envisagés.
Après quelques décennies d’usage, la
question est aujourd’hui
de savoir ce qu’a donné et donne toujours cette
participation citoyenne. Pour tous ceux qui s’y
sont intéressés, la participation publique
présente un bulletin équivoque. Dans
la colonne positive, on ne peut pas
nier que plusieurs décisions gouvernementales et
parlementaires ont pu être modifiées et même
abandonnées en faveur du point de vue citoyen.
Les autorités ont été éveillées à de nouvelles
réalités et de nombreux citoyens ont pu à
maintes reprises exprimer craintes et
oppositions autant qu’avis et accords. Au
fil du temps, plusieurs ont pu établir un
contact régulier et un dialogue fructueux avec
la classe politique au point où certains
citoyens se sont vu confier des
responsabilités de gestionnaires locaux de
différents services défrayés par les fonds
publics. D’autres, les dirigeants des grandes
organisations socioéconomiques, ont même été
invités à assumer des responsabilités
politiques réelles dans le contexte de
l’entrée en scène de la démocratie sociale,
produit des exercices de concertation des
grands acteurs sociaux.
Ce bilan positif comporte cependant
un revers. Les méthodes d’expression citoyenne
utilisées un peu partout, particulièrement les
audiences publiques, les comités consultatifs,
les groupes échantillons et les sondages
d’opinion, se sont très souvent révélées de
mauvais canaux de communication entre les
citoyens et leurs gouvernements. L’un des
principaux reproches formulés à l’endroit de ces
méthodes est qu’elles ne permettent généralement
qu’un flot d’information à sens unique, sans
véritable interaction significative ni influence
déterminante. Elles sont aussi presque toujours
l’apanage des porte-parole des groupes d’intérêt
et des corps intermédiaires ou des individus
ayant un statut socioéconomique élevé. La
majorité des citoyens n’y sont pas directement
associés. Elles sont enfin davantage conçues
pour approuver sinon avaliser des décisions déjà
prises, pour tester l’opinion publique, pour
vendre des projets à la population si ce n’est
pour la contrôler jusqu’à la manipuler, plutôt
que pour favoriser une large participation
citoyenne au processus décisionnel. En somme,
ces méthodes de participation publique
comportent dans leur nature même des vices de
forme qui les rendent passablement contestables
du point de vue démocratique. Si, en général,
elles permettent aux citoyens d’exprimer leurs
intérêts, leurs besoins, leur sentiment face aux
enjeux publics, elles ne permettent pas
cependant d’explorer à fond toutes les avenues,
tous les points de vue, de peser le pour et le
contre, de développer une véritable conscience
collective ainsi qu’une vision éclairée, stable
et rationnelle, nécessaire pour former un solide
jugement public et prendre une décision
responsable tant sur le plan moral
qu’émotionnel. En définitive, les dirigeants
politiques utilisent davantage la participation
publique pour sa valeur symbolique sur le plan
démocratique que pour sa contribution effective
aux processus décisionnels.
On comprend donc
mieux pourquoi la participation publique suscite
aujourd’hui tant de frustration, de cynisme et
de désintérêt parmi la population. Pourtant,
paradoxalement, les citoyens sont de plus en
plus nombreux à vouloir participer de façon plus
renseignée, plus intense et plus efficace aux
orientations et aux activités de la sphère
publique. Rejetant la nature cosmétique des
pratiques de participation, de plus en plus de
gens réclament qu’on leur permette d’exercer une
influence significative, sinon un contrôle réel
sur les décisions qui concernent leurs
conditions de vie et leur environnement au sens
le plus large du terme. Cela explique pourquoi,
un peu partout, plusieurs cherchent et
expérimentent de nouvelles méthodes permettant
l’instauration d’une véritable démocratie
participative.
Jean-Pierre Charbonneau
«De la démocratie sans le peuple à la démocratie
avec le peuple.»
Ethique
publique, 2005.
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Première
étape
l'énonciation :
Une première, voire une seconde, lecture doit vous
amener à identifier les caractères essentiels du
texte, que votre résumé devra reproduire :
- situation
d'énonciation (de type expressif ici);
- niveau de langue (soutenu);
- vocabulaire : le texte ne présente pas de
sérieuses difficultés sur ce plan.
Attention néanmoins aux mots embryonnaire,
incidemment, oligarchique, frustration,
cynisme, cosmétique.
Deuxième
étape
thème, thèse :
- Efforcez-vous de formuler pour vous-même le
sujet du texte (au besoin, donnez-lui un titre.
Ici,
le texte pourrait s'intituler : D'une
démocratie introuvable).
- Plus important encore : repérez la (ou les)
thèse(s) et prenez soin de la (les) rédiger
rapidement.
Dans ce texte, l'auteur, estime que malgré
quelques progrès la participation citoyenne est
insuffisante.
Troisième
étape
l'organisation :
La lecture du texte vous fait percevoir par les
paragraphes différentes unités de sens. Cependant
les paragraphes constituent des indices
insuffisants de l'organisation. Vous savez que
tout raisonnement discursif s'accompagne de
connexions logiques (nous les soulignons en rouge
: en gras
pour les connexions essentielles) qui vous feront
percevoir l'enchaînement des arguments.
Comme toujours dans une argumentation, les
arguments s'accompagnent d'exemples : leur
caractère concret et circonstancié vous permet de
les repérer d'emblée (nous les soulignons en bleu).
C'est
cette organisation que nous vous invitons à
représenter précisément dans un tableau
de structure : ne pensez pas que le
fait d'établir ce tableau au brouillon vous fera
perdre du temps. Une fois rempli, il vous
permettra au contraire d'aller plus vite dans la
reformulation, chaque unité de sens étant
nettement repérée :
- la colonne Parties sépare chaque étape
de l'argumentation, que la colonne Sous-Parties
décompose si nécessaire.
- la colonne Arguments vous permet
d'identifier rapidement chaque argument et d'aller
déjà vers son expression la plus concise en
repérant les mots-clefs. C'est cette colonne,
surtout, qui vous sera précieuse.
- quant à la colonne Exemples, elle vous
permet de repérer ce que votre résumé pourra
ensuite ignorer (attention cependant au fait qu'un
long paragraphe d'exemples peut avoir une valeur
argumentative !).
|
I
- TABLEAU DE STRUCTURE
Le
résumé
ne peut être réalisé sans une analyse précise de la
structure du texte. Il devra en effet rendre compte de
manière concise des relations qui lient les différents
arguments et de leur rapport respectif afin de donner
une image exacte de l'économie générale du texte. Il
convient pour cela de repérer les articulations logiques
(connecteurs, paragraphes, lexique) et de dresser un
tableau qui permettra de mieux distinguer ce qui est
essentiel de ce qui est accessoire.
PARTIES |
SOUS-PARTIES |
ARGUMENTS
(mots-clefs) |
EXEMPLES
|
La
démocratie... ▶ d'égalité et
de liberté.
(1er §)
Introduction. |
/
|
Il
convient d'examiner la place réelle des citoyens
dans la démocratie moderne. |
/ |
Mesurer...
implique donc
... ▶ nombre d'années
déjà.
(2ème §)
Conséquence. |
...
jeter d'abord un
regard attentif... ▶
des citoyens. |
Il
faut considérer les formes de la participation
citoyenne. |
/
|
On
doit également...▶
significative. |
Il
faut étudier l'influence des politiques et des
médias. |
/ |
Enfin
il importe...▶ nombre
d'années déjà. |
Il
faut faire attention aux nouvelles formes de
participation. |
|
Il
n'est pas... au
préalable ▶
participation civiques.
(3 §).
Exposé préliminaire. |
Il n'est pas sans intérêt... ▶
d"énormes avantages.
|
La
participation des citoyens à leur communauté a
d'énormes avantages. |
/
|
Cela
permet d'abord
d'éveiller
les consciences... ▶ l'ignorance.
Cela favorise également...
▶ les individus.
Cela améliore enfin...
▶ participation civiques. |
Cela éveille les consciences;
favorise l'esprit communautaire;
améliore la prise de décision.
|
/
|
En
effet à parvenir...▶
les choix envisagés
(4e §) Cause.
|
/
|
L'émergence
d'une véritable opinion publique impose une
démocratie avec le peuple. |
droit de
vote des femmes - caractère oligarchique du
Parlement.
|
Après
quelques décennies... aujourd'hui
▶ processus décisionnels.
(5ème et 6ème §)
Opposition. |
Après
quelques... ▶
bulletin équivoque. |
Le
bilan de cette participation est équivoque. |
/ |
Dans
la colonne positive... ▶
acteurs sociaux. |
De
nombreuses décisions gouvernementales ont été
amendées par l'action citoyenne. |
responsabilité
de gestionnaires locaux. |
Ce
bilan positif... cependant ▶
processus décisionnels. |
Les
méthodes de participation publique restent
insuffisantes et réservées à certains. |
/ |
On
comprend donc ▶
participative.
(7ème §)
Conclusion |
|
Les
citoyens sont en quête de nouvelles méthodes. |
/
|
II
- REFORMULATION
RÉSUMEZ CE
TEXTE EN 140 mots ±10%.
Les contraintes de l'exercice :
- une
reformulation fidèle au système énonciatif
(le jeu des pronoms, les registres) et
à l'organisation du texte (vous en
conserverez les connecteurs logiques
essentiels).
- une
réduction en un nombre défini de mots
assortie d'une marge de + ou - 10% (rappelons
qu'on appelle mot toute unité
typographique signifiante séparée d'une autre
par un espace ou un tiret : ainsi c'est-à-dire
= 4 mots, mais aujourd'hui = 1 mot
puisque les deux unités typographiques n'ont
pas de sens à elles seules). Vous aurez soin
d'indiquer le nombre de mots que compte votre
résumé et d'en faciliter la vérification en
précisant nettement tous les cinquante mots le
nombre obtenu.
- une
recherche systématique de l'équivalence par
des synonymes.
- une
langue correcte, sur le plan de
l'orthographe comme de la syntaxe, qui évite
le simple collage des phrases-clés du texte.
|
Comment
procéder ?
que
faut-il garder ?
la situation d'énonciation,
le système énonciatif,
la progression argumentative, les mots de liaison (ou
leurs équivalents).
que
faut-il supprimer ?
les exemples (s'ils ne sont pas trop développés ou s'il
ne s'agit pas d'exemples argumentatifs).
les redites : en dégageant la progression des arguments,
vous repérerez mieux ceux qui, dans chaque partie, se
répètent sous une autre forme.
comment
faire ?
englober : les exemples importants, les
images peuvent parfois se développer sur plusieurs
lignes. Les supprimer sans discernement serait
dangereux. Mieux vaut les réduire à une formulation plus
dense.
nominaliser : une phrase complexe est
toujours susceptible d'être trop longue et lourde.
Choisissez dès que possible la phrase simple, l'adjectif
au lieu de la relative, le nom au lieu du verbe.
choisir des synonymes pertinents : c'est
l'une des difficultés du résumé. Votre niveau de
vocabulaire fera toujours la différence. Mais il ne faut
pas non plus pousser trop loin cette recherche de
synonymes : relever un champ lexical dominant peut
donner quelques indications et souffler quelques autres
mots simples.
Proposons-nous de résumer ce texte de 1200 mots environ
en 140 mots (±10%).
Nous allons décomposer la démarche en traitant
successivement chaque unité de sens dégagée par le tableau
de structure. Chacune d'elles nous offrira en outre de quoi
appliquer les
règles essentielles de la concision. Vous observerez
comment, pour reformuler chaque unité de sens, le résumé
s'efforce de se limiter à une seule phrase.
PARTIES
|
Observations
sur les réductions
|
PROPOSITION
DE RÉSUMÉ |
1°
§
|
/
|
Il
importe d'enquêter sur la place effective
des citoyens dans nos sociétés démocratiques
et sur la persistance des pouvoirs qui les
gouvernent.
|
2°
§
|
La
succession des trois sous-parties peut
aboutir à une seule phrase.
|
Il
faut ainsi considérer les formes de la
participation citoyenne, étudier l'influence
des politiques et des médias, faire
attention enfin aux nouvelles formes de
participation.
|
3° §
|
/
|
Rappelons
d'abord quelle est l'importance de cete
participation en démocratie. Elle éveille
les consciences, favorise l'esprit
communautaire, améliore la prise de
décision.
|
4° §
|
L'adjectif
jeune suffit à rendre compte du
passage à l'actualité.
|
En
effet notre jeune démocratie a consacré le
rôle de l'opinion et de l'assentiment
populaire. |
5° & 6° §
|
L'opposition
de ces paragraphes est rendue par un simple
balancement dans la phrase.
|
Le
bilan est mitigé : d'un côté plusieurs
décisions gouvernementales ont été amendées
par l'action citoyenne, mais d'un autre cette
action reste limitée et sert trop souvent
d'alibi aux pouvoirs en place. |
7° §
|
/
|
Les
citoyens sont donc à la recherche de formes
nouvelles de démocratie participative. |
Présentation
du résumé
|
Il
importe d'enquêter sur la place effective des
citoyens dans nos sociétés démocratiques et sur
la persistance des pouvoirs qui les gouvernent.
Il faut donc considérer les formes de la
participation citoyenne, étudier l'influence des
politiques et des médias, faire attention enfin
aux nouvelles formes de participation. Rappelons
[50] d'abord quelle est l'importance de cette
participation en démocratie. Elle éveille les
consciences, favorise l'esprit communautaire et
améliore la prise de décision. En effet notre
jeune démocratie a consacré le rôle de l'opinion
et de l'assentiment populaire. Le bilan est
mitigé : d'un côté plusieurs [100] décisions
gouvernementales ont été amendées par l'action
citoyenne, mais, d'un autre, cette action reste
limitée et sert trop souvent d'alibi aux
pouvoirs en place. Les citoyens sont donc à la
recherche de formes nouvelles de démocratie
participative.
[140 mots]
|
EXEMPLE II
▶ proposé par Noura Guerbelmous
professeur en Classes Préparatoires scientifiques (MP)
à l'École Royale Navale de Casablanca.
Vous résumerez le texte suivant en 150 mots avec une marge de tolérance de 10%. Vous indiquerez obligatoirement le nombre total de mots utilisés en bas de votre copie et vous aurez soin d’en faciliter la vérification en mettant une barre oblique tous les 50 mots.
Des points de pénalité seront soustraits en cas de non-respect du nombre total de mots ±10% utilisés.
La grande fin que se proposent ceux qui entrent dans une société, étant de jouir de leurs propriétés, en sûreté et en repos; et le meilleur moyen qu'on puisse employer, par rapport à cette fin, étant d'établir des lois dans cette société, la première et fondamentale loi positive de tous les États, c'est celle qui établit le pouvoir législatif, lequel, aussi bien que les lois fondamentales de la nature, doit tendre à conserver la société; et, autant que le bien public le peut permettre, chaque membre et chaque personne qui la compose. Ce pouvoir législatif n'est pas seulement le suprême pouvoir de l'État, mais encore est sacré, et ne peut être ravi à ceux à qui il a été une fois remis. Il n'y a point d'édit, de qui que ce soit, et de quelque manière qu'il soit conçu, ou par quelque pouvoir qu'il soit appuyé, qui soit légitime et ait force de loi, s'il n'a été fait et donné par cette autorité législative, que la société a choisie et établie; sans cela, une loi ne saurait avoir ce qui est absolument nécessaire à une loi; à savoir, le consentement de la société, à laquelle nul n'est en droit de proposer des lois à observer qu'en vertu du consentement de cette société, et en conséquence du pouvoir qu'il a reçu d'elle. C'est pourquoi toute la plus grande obligation où l'on puisse être de témoigner de l'obéissance, n'est fondée que sur ce pouvoir suprême qui a été remis à certaines personnes, et sur ces lois qui ont été faites par ce pouvoir. De même, aucun serment prêté à un pouvoir étranger, quel qu'il soit, ni aucun pouvoir domestique ou subordonné, ne peuvent décharger aucun membre de l’État de l'obéissance qui est due au pouvoir législatif, qui agit conformément à l'autorité qui lui a été donnée, ni l'obliger à faire aucune démarche contraire à ce que les lois prescrivent, étant ridicule de s'imaginer que quelqu'un pût être obligé, en dernier ressort, d'obéir au pouvoir d'une société, lequel ne serait pas suprême.
Quoique le pouvoir législatif (soit qu'on l'ait remis à une seule personne ou à plusieurs, pour toujours, ou seulement pour un temps et par intervalles) soit le suprême pouvoir d'un État; cependant, il n'est […], et ne peut être absolument arbitraire sur la vie et les biens du peuple. Car, ce pouvoir n'étant autre chose que le pouvoir de chaque membre de la société, remis à cette personne ou à cette assemblée, qui est le législateur, ne saurait être plus grand que celui que toutes ces différentes personnes avaient dans l'état de nature, avant qu'ils entrassent en société, et eussent remis leur pouvoir à la communauté qu'ils formèrent ensuite. Car, enfin, personne ne peut conférer à un autre plus de pouvoir qu'il n'en a lui-même : or, personne n'a un pouvoir absolu et arbitraire sur soi-même, ou sur un autre, pour s'ôter la vie, ou pour la ravir à qui que ce soit, ou lui ravir aucun bien qu'il lui appartienne en propre. Un homme, ainsi qu'il a été prouvé, ne peut se soumettre au pouvoir arbitraire d'un autre; et, dans l'état de nature, n'ayant point un pouvoir arbitraire sur la vie, sur la liberté, ou sur les possessions d'autrui, mais son pouvoir s'étendant seulement jusqu'où les lois de la nature le lui permettent, pour la conservation de sa personne, et pour la conservation du reste du genre humain; c'est tout ce qu'il donne et qu'il peut donner à une société, et, par ce moyen, au pouvoir législatif; en sorte que le pouvoir législatif ne saurait s'étendre plus loin. Selon sa véritable nature et ses véritables engagements, il doit se terminer au bien public de la société. C'est un pouvoir qui n'a pour fin que la conservation, et qui, par conséquent, ne saurait jamais avoir droit de détruire, de rendre esclave, ou d'appauvrir, à dessein, aucun sujet. Les obligations des lois de la nature ne cessent point dans la société ; elles y deviennent même plus fortes en plusieurs cas; et les peines qui y sont annexées pour contraindre les hommes à les observer, sont encore mieux connues par le moyen des lois humaines. Ainsi, les lois de la nature subsistent toujours comme des règles éternelles pour tous les hommes, pour les législateurs, aussi bien que pour les autres. S'ils font des lois pour régler les actions des membres de l'État, elles doivent être aussi faites pour les leurs propres, et doivent être conformes à celles de la nature, c'est-à-dire, à la volonté de Dieu, dont elles sont la déclaration; et la loi fondamentale de la nature ayant pour objet la conservation du genre humain; il n'y a aucun décret humain qui puisse être bon et valable, lorsqu'il est contraire à cette loi.
John Locke, Deuxième Traité du gouvernement civil, 1690.
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CORRIGÉ
I - Lecture globale
1- Thème du texte : la loi.
2- Termes-clés : loi; pouvoir législatif; société.
3- Connecteurs logiques :
* C'est pourquoi : à valeur consécutive (de conséquence).
* Quoique; cependant : à valeur concessive (de concession).
* Ainsi : à valeur de conséquence.
4- Thèse de l’auteur : Le pouvoir législatif s’avère indispensable à la vie communautaire.
II - Analyse du texte à résumer :
1- Unités de sens : l’on distingue quatre unités de sens au sein du texte en question.
a- Du début du texte jusqu’à « et en conséquence du pouvoir qu'il a reçu d'elle. »
b- De « C'est pourquoi » jusqu’à « lequel ne serait pas suprême ».
c- De « Quoique le pouvoir législatif » jusqu’à « le moyen des lois humaines.»
d- De « des règles éternelles pour tous les hommes » jusqu’à la fin du texte.
2- Arguments avancés par l’auteur :
Unité a :* La loi assure les droits du propriétaire, garantit la paix.
* Le pouvoir législatif confère à la loi sa crédibilité.
Unité b :* Tout individu est interpellé à s’assujettir au pouvoir législatif étant donné qu’il est conçu comme étant suprême.
Unité c :* Le pouvoir législatif, quand bien même il serait supérieur aux autres lois, ne saurait, pour autant, être injuste vis-à-vis des humains.
* Ledit pouvoir ne fait que servir, de ce fait, le bien commun.
Unité d :* Les lois sociales s’accordent, à cet égard, avec les lois naturelles et, par là, avec les décrets divins.
III - Présentation
du résumé
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La loi se révèle sine qua non à la vie sociale. De fait, elle assure les droits du propriétaire aussi bien que la paix au sein d’une société. Par surcroît, c’est le pouvoir législatif qui confère à la loi sa légitimité et son autorité.
Aussi, tout individu / est-il interpellé à s’assujettir audit pouvoir étant donné qu’il est conçu comme étant suprême. D’ailleurs, celui-ci émane du consentement de la communauté sociale.
Le pouvoir législatif, quand bien même il serait supérieur à tous les pouvoirs, ne saurait, pour autant, être injuste vis-à-vis / des humains. Lequel pouvoir sert, de ce fait, le bien commun ainsi que l’intérêt public.
Les lois sociales s’accordent, à cet égard, avec les lois naturelles et, par là, avec les décrets divins vu qu’ils visent tous à garantir l’instauration et la pérennité de la vie collective.
[150 mots]
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