Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 6

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 70v

 

477.

                                                                                                lentement*     l’intonation
Elle se leva par un mouvement de pudeur - puis sans le regarder & avec l'intona
singulière des somnambules.
                                                                       j’en suis sûre
— à mon âge ! lui, Frédéric ! mais aucune n'a été aimée comme moi.
                                                                       jamais
non ! non ! jamais ! à quoi sert d'être jeune ! Ah ! je les méprise toutes
                                                                          Je m'en moque bien  
celles qui viennent ici ! »
mon Dieu
Oh ! Il n'en vient guères » reprit-il, complaisamment.
Oh !
         [illis.]   s'épanouit  & elle voulut
Alors son visage [illis.] & une minute après «
                                 s'il se marierait, plutard plutard.
Je voudrais savoir si vous vous marierez ?
Il jura que non.
— « Bien sûr ? prquoi ? »
— « Mais à cause de vous » dit Frédéric en la serrant dans ses
bras –  & elle restait
Et Elle restait la bouche entr'ouverte, les yeux levés. Mais
                                                faiblement           désespoir
tout à coup, elle le repoussa avec un tel air de souffrance qu'il
pâlit                                 il
en devint* tout pâle – & il la suppliait de lui répondre
                                comme
Elle dit en baissant la tête. 
                                                                     venait-elle s'offrir
— J'aurais voulu rendre heureux ? »     s'offrait- elle ?
s'offrait-elle ? Alors Fr
Il la                            Me A Me Arnoux d'être
Frédéric
il soupçonna qu'elle était venue pr s'offrir & il en eut l'espoir
& il était             convoitise         furieuse
étant repris par un désir plus forte une soif d'elle, enragée.
                               désir              que jamais
        mais qq chose d'inexprimable

Au milieu de cette tentation, cependant il éprouvait un trouble
au fond de lui une répulsion indicible*
inexprimable
& comme l'effroi d'un inceste. une autre peur
                            ………………………………[illis.]……………………..
de l'âme qq chosechose
d'inexprimable, une répulsion
                                                                          à la fois
l'arrêta, celle d'en avoir dégoût plutard. & tout par prudence
& pour ne pas dégrader son idéal il tourna sur ses
            pr se faire                                  tout
talons [se fit] une cigarette & la fumait en marchant
                                        Elle le contemplait tout émerv
Elle se mit devant lui & avec un émerveillement dans les yeux
«
— Comme vous êtes délicat ! Il n’y a que vous ! il n’y a que
vous ! »
 

Danielle GIRARD