Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 4 – La mort de l'enfant

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 610_025v

 

450.

   
devenaient [illis.]
Ses mains étaient froides.

Son mal augmentait de minute en minute, - il gémissait faiblement, ne pouvait
Il ne pouvait maintenant
      plus boire & la nourrice, une autre, que le la femme du concierge avait
     chercher
été prendre dans un bureau mur répétait «  il me paraît bien
       prendre au hasard
bas ! il me paraît bien bas .
                                          & vers le matin
Rosanette resta debout, toute la nuit.
vers quatre heures, elle alla réveiller Frédéric.
«  — viens donc voir !  Il ne remue plus. »
                 L’enf
En effet, il était mort.
Elle le prit, le secoua, l’étreignait, en l'appelant par les noms les plus
                                                                                                        dans la chambre
doux, le couvrant/ait de baisers / & de sanglots / tournait çà et là, toute
                implorait un                                                   un secours
éperdue, voulait qu'on envoyât chez son le chez médecin, qu’on fît qqchose,
 se frappait la tête, poussait/ant des cris. Il la conjurait de se calmer
au nom de leur amour
     

Deux ou trois
Par terre entre les
meubles renversés
Des
langes traînaient
[illis.], les draps
[illis.]
fioles sur la cheminée

[illis.] à bout d’ambre.
    .   .   .

six heures sonnèrent

             se laissa tomber  s’affaissa         où elle restait les yeux fixes
Puis elle tomba au bord du divan toute épuisée & en restant le menton
le menton       & les lèvres entr’ouvertes, laissant des pleurs couler de ses yeux
                                                                                          un flot de larmes      se calmèrent
sur la poitrine, les yeux fixes& pleurant laissant puis ses sanglots s'apaisèrent
& tout devint tranquille
un silence singulier* s’établit      elle fut prise d'une torpeur idiote M
                              régna                                                          la prit
Alors                                l'appartement
L’immobilité survint dans la chambre en désordre   la
                      s'éteignit…
la veilleuse . . .
                 en regardant sur tout cela        presque
Frédéric regardait ce tableau - croyant/ait rêver . . .
             en promenant ses yeux tout autour de lui
stupéfait. & ce n'était pas du chagrin qu'il éprouvait
                    ce n’était pas du
         plutôt de                     l’
Mais une oppression, une angoisse indicible. Il lui semblait que
ce malheur
 cette mort          pas tout
cette mort n'était qu'un commencement. et qu'il allait en survenir [illis.]
cette mort                                                            il y avait là qq part
un autre malheur  
qq chose de plus considérable prêt à survenir.
              malheur
                Ros.             très doucement*
Elle se tourna vers lui très doucement*
Tout à coup lui dit d'une voix tendre
Si tu veux, nous le conserverons ! veux-tu ! »
       Frédéric                                              avoua
et comme il ne comprenait/ant pas, elle dit qu'elle
désirait le faire embaumer ! . . .
combattit
cette fantaisie
*
         Il essaya* de l’en dissuader,  mais               s’y opposait* &
Frédéric l'en dissuada par toutes sortes de raisons. La meilleure
c’est que
c’était que                                                 selon lui
la chose était impossible/impraticable, selon lui, sur des enfants si jeunes
                                  selon lui

suivant Fr.
 Un bon portrait valait mieux.


Danielle GIRARD