Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 6

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 79r

  478.
 

                                           fit
il tourna sur ses talons, roulait une cigarette – & la fumait en
se promenant
                                                          elle regardait
Me Arnoux se mit devant lui - & le regardant
Elle Elle vint à lui & dit avec un émerveillement dans les yeux -
— « Comme vous êtes délicat ! il n’y a que vous ! il n’y a que vous ! »
  onze                                                                     dit elle en tressaillant
Dix heures sonnèrent. Elle tressaillit « déjà !  – quand il sera 
au quart [illis.]
la demie,  je m'en irai »
                         mais  [illis.]                                                              avec de
Elle se rassit. – & ils causèrent encore mais paisiblement & de choses
longs silences entre* leurs phrases                 observait                         
insignifiantes mais  & à chaque minute elle regardait la pendule - lui
                                                                          malgré leurs efforts»
& il continuait à marcher.  . . Tous deux ne trouvaient plus rien à se dire
                                                                                    sans doute
marchait, fébrilement. – il y a un moment dans les séparations où
paranticipation de tristesse la personne aimée n'est déjà plus avec
           enfin quand l'aiguille eut dépassé vingt
nous. – Puis la demie passée – « encore dix minutes ! »            
elle se leva & d’un
résolument
Voici le moment ! Adieu, mon ami, mon cher ami ! Je ne vous reverrai
jamais ! C'était ma dernière démarche de femme. Mon âme ne vous
quittera pas. Que toutes les bénédictions du ciel soient sur vous ! » adieu »
« Adieu & elle le baisa, lentement, au front, comme une mère ! »
                   sa capotte de crêpe        mais
Elle tenait son chapeau par les brides quand elle parut chercher qq chose
                                  c’était  lui demanda
 sur la cheminée, une paire  des ciseaux.
                                        tous
Elle défit son peigne, tous ses cheveux blancs tombèrent sur ses épaules
& Elle en coupa brutalement, à la racine une longue mèche
— « Je ne vous ai jamais rien donné gardez-les ! – adieu. »
                                                                                                       sur le trottoir
Quand elle fut sortie, Frédéric ouvrit la fenêtre Me Arnoux fit signe
                                                 qui passait              Elle monta dedans
fit signe d'avancer à un des fiacres qui stationnait devant sa maison. Il
         Elle monta
 la regarda monter dedans. La voiture disparut. – & puis ce fut
tout.
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Danielle GIRARD