Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 6

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 67r

 

B

                                                 son                   avenue de tilleuls
                     existence dans un village. . .    le jardin .  .  .  la mer
Détails sur sa vie en Bretagne qu'elle peuple de ses souvenirs . .  je vais
un tertre de gazon . . .
m'asseoir sur un banc que j'appelle le banc Frédéric . . . . . . .
                                                                & curiosité
Elle examine l'appartement – avec plaisir, tâchant de se mettre
tout cela dans sa mémoire, pr le remporter. Le portrait de la
                    était
Maréchale est là.
                                    je
                                avait « Mais j'ai
Il lui semble qu'elle a vu cette figure, qque part ?
                                                    & que c'était
Frédéric lui assure que non, que c'est un portrait de fantaisie.
Elle demande à faire un tour, à son bras, dans les rues.
B.
                          notre amour se
il vaut mieux que se soit
passé comme ça (que nous
ne nous soyons pas baisés
— oui. )

                                                                                         à la lueur du gaz
Ils sortent & se promène/èrent à la lueur du gaz, le long des boutiques
                           gds morceaux d'ombre arrivent sur sa figure . 
Ils parlèrent                              . . . .             . . . .                                    A
retour prolixe sur leur passé  « vous rappelez-vous ? vous rappelez-vous ? » 
                  qqfois               reviennent qqfois  qqfois
& elle lui dit « vos paroles me revenaient dans la tête  comme un
     lointain                                  lointaine 
écho, comme le son d'une cloche, dans la campagne – quand je
lis des passages d'amour dans les romans, je me dis  « Oh sa
tendresse est supérieure à toutes celles-là –
Vous parlez des livres. J'ai
                        qu'éprouvent
éprouvé tout ce qui s’y
les
héros qu'on y trouve
trouve Des Grieux - St Preux -
Werther surtout. (les tartines
                              de beurre)
les choses les plus basses de la vie
en vous, m'auraient charmé.

Quand est-ce que je m'en aperçue, que vous m'aimiez ? Un jour que
vous m'avez baisé le poignet entre le gant & la manchette. Je me suis dit
Mais il m'aime ! il m'aime ! C'est certain ! Quel bonheur !  .  .  
Fr lui rappela un petit fait [illis.]
                  Frédéric se sentait heureux  .    .

                                 du cabinet
                                 de la chambre              Me Arn en plein
Ils rentrent. la lampe est allumée - & l'éclaire – elle lui

          ôta
Elle retira son chapeau
        vit  ses cheveux
& il voit que sont
gris, & très diminués
comme épaisseur
& ne
sentant plus pr elle
rien de physique &
              très                                      ressentit une immense
       paraît/ut bi vieillie, dégradée physiquement – il en ressent comrme
 Elle lui         & du moment qu'il la regarde comme une vieille femme il se croit obligé
                                                  à lui parler de son amour. Alors
pitié, un attendrissement. il s'agenouilla devant elle. Elle était
                                   le dos tourné à la lampe – il se mit à genoux
assise dans un fauteuil, & il elle lui dit des douceurs :

ce fut une raison  par point d'honneur à      
rappeler son amour.        (marquer que la lumière ne
Elle était                        n'éclaire pas Me Arn pendant
                                              qu'il lui parle)
— Votre jolie robe bleue qui me semblait un ciel . . .
Vous me faisiez l'effet d’une  nuit d'été par un clair de lune, parfums, ombres blancheurs
                                                                                  & infini

 

Danielle GIRARD