Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]
Première partie – Chapitre 1 – " Ce fut comme une apparition "
— Transcription du
folio 599_65r
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8. |
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[Elle lui révélait quelque chose de son existence. Il y pénétrait]
Quell Quel était son nom, sa demeure, sa vie ordinaire, son passé. Où
allait-elle, maintenant ? Il aurait voulu connaître les meubles de sa
toutes son . . . son nom les gens qu’elle fréquentait
chambre, les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait
[son corps son âme] son atmosphère*
disparaissait
& le désir de la possession physique même s’absorbait sous une
autre envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait
pas de limites.
Il la supposait d’origine andalouse -créole, peut-être. sans aucun doute
sans doute négress
& elle avait amené ramené des Îles cette femme avec elle.
de son pays
La négresse, [en effet avait l’air passif des esclaves. & elle] souriait à |
Mais son châle
Cependant son long châle de
couleur cham à bandes violettes
demeurait demeurant
& qui restait posé derrière
elle
son dos sur le bordage de cuivre
peu à peu glissait entraîné
par le poids des franges |
manière
l’enfant d’un sourire silencieux [qui écartait ses grosses lèvres], tout
plié en long long
en gardant sur l’épaule un gd châle, de couleur chamois à bandes
c’était
violettes.
derrière son dos
Mais sa maîtresse n’en ayant pas besoin, le posa à ses côtés sur
le bo bordage.
bien des fois
[illis.]
C’était un souple vêtement qui paraissait aimé. Elle avait dû s’en
Elle avait dû bien des fois |
sur la mer, s’en envelopper
sa la taille |
s’y envelopper la taille, sur la mer, durant les soirs humides, le
& le prendre partout avec elle
prendre partout avec elle s’en couvrir les pieds, dormir dedans
près du contemplant
[Il rêvait ainsi, adossé contre le gouvernail, en la regardant
toujours.]
le poids* peu à peu
entraîné par le poids des ses franges glissait insensiblement
peu à peu
sur
Mais le châle peu à peu glissait sur le cuivre du.plat-bord. les
dans l’eau
franges l’entraînaient. il allait tomber dans l’eau. Frédéric
fit un bond & le rattrapa.
Elle lui dit : en le regardant tout simpl
tout simpl
tout simplemt
– Je vous remercie beaucoup Monsieur » [en le regardant, & ce |
doux & franc
et délectable |à voir| qu’il
le charma
l’enchanta jusqu’au fond |
franc [illis]
l’enchantait*
|&| ce regard était si bon & limpide qu’il le pénétrait* jusqu’au fond
& de près apercevait
de l’âme .On voyait de près dans ses prunelles, quantité de petits
quelque chose d’humide
points d’or, avec une sorte de langueur humide par-dessus qui en
une sorte d’humidité
atténuait le rayonnement
« – Ma femme, es-tu prête » cria le sieur Arnoux |dont la tête|
alors
apparaissant au haut car
apparut .. sur le capot de l’escalier. [Les côtelettes étaient cuites.|il
avait faim.] –
courut
s’élança vers
Mlle Marthe, en l’apercevant, courut sur lui & cramponnée à
en riant
son cou, elle lui tirait les ses moustaches, sans qu’il pût s’en
débarrasser. le père & l’enfant s’amusaient. malgré ses ordres
pr s’en |
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Danielle Girard – Anne Perthuis-Lejeune |
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