Reconnu par ses pairs de l'école symboliste, Saint-Pol
Roux tourna pourtant le dos au milieu littéraire
parisien et vint s'installer en Bretagne. En 1903, il
achète une maison de pêcheur surplombant l'océan, sur la
falaise de Pen Hat. Il la transforme en manoir à huit
tourelles et baptise la demeure « Manoir du Boultous ».
À la mort de son fils Coecilian, tombé en 1914, il le
renomme « Manoir de Coecilian ». En juin 1940 un soldat
allemand pénètre dans le manoir, tue la gouvernante,
blesse Saint-Pol-Roux et sa fille Divine. Quelques jours
plus tard, le poète découvre le manoir pillé et tous ses
écrits déchirés ou brûlés. Trop éprouvé, il tomba malade
et mourut en octobre. Il est enterré dans le cimetière
de Camaret. En 1944, le manoir, occupé par les
Allemands, fut bombardé à plusieurs reprises par
l'aviation alliée. Restent aujourdhui ces ruines,
léguées par Divine Roux à la commune, dans l'espoir
qu'elles soient un jour transformées en musée.