Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 6

Image du manuscrit - site Gallica (bnf.fr) — Transcription du folio 54v

 

473.

                       un village     Bretagne  plus
Ils habitaient le fond de la ve pr vivre économiquement & payer leurs dettes. Arnoux
presque toujours malade semblait un vieillard maintenant – sa fille était mariée
habitait                        en garnison à Mostaganem                            elle
& Me Arnoux resta
[illis.] la tête basse
songeuse, comme si
le poids ordinaire
l'accablait
de sa vie l’accabl

à Bordeaux & son fils lieutenant de chasseurs, en Afrique. - Puis Me Arnoux
Puis elle releva la tête   air                                                             Mme Arn
releva la tête
& d’un ton presque gai - &
         la relevant brusquement
— Mais je vous revois, je suis heureuse. »
Il                                                      qu'à la nouvelle de leur catastrophe
Frédéric  ne manqua pas de lui dire que le jour même de leur départ il était
accouru chez eux tout de suite      que le jour même de son départ
                             tout de suite
Oh je le savais
— Comment ?
Elle l'avait aperçu dans la cour & s'était cachée.
Mais Pourquoi ? cela ?
Alors d'une voix tremblante, & avec de longs intervalles entre ses
mots.
— J'avais peur . . oui . . peur de vous, .. de moi. »                     de volupté
Cette révélation lui donna comme un saisissement d'orgueil & d'orgueil
son cœur
son  battait à gds coups.
Elle reprit.
                       de n’être pas venue plutôt plutôt
                      si je n'ai pas reconnu
                     moi de n'avoir pas reconnu plutôt un ancien service ! »
— Excusez-moi » reprit
                        petit                                    grenat
et désignant le portefeuille, de velours grenat couvert de palmes
d'or. « je l’ai brodé, à votre intention, tout exprès. Il contient cette
somme dont les terrains de Belleville devaient répondre. »
Frédéric la remercia du cadeau, tout en la blâmant de s'être
dérangée. 
               dit-elle
                                            dit-elle   je voulais
— Non ce n'est pas pr cela que je suis venue ! » Je tenais à vous revoir.
encore         dernière                                     & elle lui parla   
encore une fois puis je m'en retournerai là-bas » & puis

Il la pria de lui décrire un peu                        la pria                                                           …[illis.]…
                       lui demanda…..[illis.]…..                         …[illis.]…
                   
Il voulait se faire une idée de l’endroit qu’elle habitait
              longue                avec                        avec jardin 
C'était une maison basse, à un seul étage. il y avait d'un côté
                                 monstrueux       & d’un côté  double
un jardin, rempli de buis énormes & de l'autre une avenue
        ….[illis.] châtaigniers        sommet                  double
de châtaigniers montant jusqu'au haut d’une colline d’où
         tilleuls
l’on découvre la mer – « Je vais m’asseoir là, sur un
                           [illis.]                          Me Arnoux
banc, que j'ai appelé banc Frédéric » - et elle resta songeuse 
comme si le poids ordinaire de sa vie, l'accablait encore.   
 

Nicole SIBIREFF et Danielle GIRARD