Le progrès suscite désormais la méfiance. Certes notre savoir s'est considérablement élargi et l'homme y a gagné une certaine émancipation à l'égard de la Nature. Mais, sur le plan pratique, la science est responsable de dépendances et de stress. Elle a donné surtout aux tyrans de toutes sortes une puissance redoutable qui a ensanglanté l'histoire récente et créé un grave déséquilibre des peuples devant les ressources. Ces données nouvelles nous désorientent et nous font douter du progrès ou chercher, comme chez les jeunes, des solutions irrationnelles. Doit-on donc désespérer ? A mon avis, nullement. Notre espoir est déçu, sans doute, mais ne croyons pas que le passé était plus enviable, avec ses famines et ses barbaries. Au total, la société s'est peu à peu organisée et des forces nouvelles sont en route grâce à l'effort de l'intelligence et de la raison. Cependant notre raison d'espérer, nous la trouvons d'abord dans la nouvelle détermination des peuples à prendre leur destin en main pour plus de justice. Et ceci est le vrai progrès.