Pour pallier la baisse de niveau, les pédagogues doivent choisir entre la rigueur et le laisser-aller. Certains préfèrent proscrire à l'écrit l'usage de la langue parlée, mais cela risque de brimer la libre expressivité. Quelle attitude adopter ? Il ne s'agit pas de tomber dans la permissivité mais d'éviter de rendre fautifs les registres oraux, sans laisser oublier que la pratique de l'écrit reste déterminante dans l'exercice des meilleures professions. L'école doit maintenir son pouvoir en face de la concurrence des médias et dissiper la confusion qu'ils ont provoquée. Le français parlé a, en effet, acquis un statut nouveau du fait qu'on ne sait plus distinguer l'oralité informelle de l'interview et une rhétorique oratoire que les écoliers doivent apprendre à pratiquer. L'enseignement de la langue doit être dispensé avec tolérance. C'est un moyen de contenir les modes publicitaires, car si l'on craint sans cesse d'inventer son langage, on n'a plus qu'à s'incliner devant la publicité et la presse qui, elles, peuvent sans complexes créer leur langue.