Le résumé de texte n'a pas tout à fait disparu des référentiels de BTS.
Il constitue en effet un exercice dont les compétences restent majeures
dans l'analyse et la maîtrise du texte argumentatif . Celui-ci est régi
d'abord par une progression logique qu'on pourra s'employer à repérer
voire à reformuler sous la forme d'un exercice spécifique de type
résumé.
Exercice 1 :
Voici un mode
de présentation d'une structure argumentative : nous avons découpé le
texte selon ses principales unités de sens à partir des paragraphes et
des mots de liaison (la colonne Structure les schématise). Dans la
colonne de droite, les expressions-clefs commandent les étapes
nécessaires à reformuler dans un exercice de type résumé :
Nous entrons dans la barbarie. Certes ce n'est pas la première
fois que l'humanité plonge dans la nuit. On peut même penser que cette
aventure amère lui est arrivée bien des fois et c'est la gorge serrée
que l'historien relève les traces d'une civilisation disparue. Mais
une autre toujours prenait la suite. Sur les ruines des sanctuaires
anciens s'élèvent de nouveaux temples, plus puissants ou plus raffinés.
Les campagnes que les systèmes d'irrigation à l'abandon ont
transformées en marécages sont un jour ou l'autre drainées et asséchées
de nouveau, une agriculture plus prospère s'y installe. Ainsi
pouvait-on se représenter l'histoire sous une forme cyclique. A chaque
phase d'expansion succède celle du déclin mais, là ou ailleurs, un
nouvel essor se produit, portant plus loin le développement de la vie.
Nous
entrons dans la barbarie
Certes
→
disparue.
ce n'est pas la première fois
Mais
→ s'y installe.
une autre toujours prenait la suite
Ainsi → de la vie.
pouvait-on se représenter l'histoire
sous une forme cyclique
Celui-ci
apparaît global. C'est conjointement que, s'appuyant l'une sur l'autre
et s'exaltant l'une l'autre, les forces sises en l'homme se déploient :
activité économique, artisanale, artistique, intellectuelle, religieuse
vont ensemble et, quelle que soit celle que privilégie l'interprète, il
constate cette éclosion simultanée des savoirs pratique, technique et
théorique dont le résultat s'appelle Sumer, Assur, la Perse, l'Égypte,
la Grèce, Rome, Byzance, le Moyen Age, la Renaissance. Là, dans ces «
espaces » privilégiés, c'était chaque fois la totalité des valeurs qui
font l'humanité qui s'épanouissaient en même temps.
/
C'est conjointement que [...]
les forces sises en l'homme se déploient
Ce
qui se passe sous nos yeux est bien différent. Nous assistons depuis le
début de l'ère moderne à un développement sans précédent des savoirs
qui forment la « science » et revendiquent d'ailleurs hautement ce
titre. Par là on entend une connaissance rigoureuse, objective,
incontestable, vraie. De toutes les formes approximatives, voire
douteuses, de connaissances, ou de croyances, ou de superstitions qui
l'avaient précédée, celle-ci se distingue en effet par la
puissance de ses évidences et de ses démonstrations, de ses preuves, en
même temps que par les résultats extraordinaires auxquels elle a abouti
et qui bouleversent la face de la terre.
Ce qui
→
incontestable, vraie.
un développement sans précédent des
savoirs
De toutes ... en
effet → terre.
la puissance de ses évidences et de
ses démonstrations [...] bouleverse la face de la terre.
Un
tel bouleversement, malheureusement, est aussi celui de l'homme
lui-même. Si la connaissance de plus en plus compréhensive de l'univers
est incontestablement un bien, pourquoi va-t-elle de pair avec
l'effondrement de toutes les autres valeurs, effondrement si grave
qu'il met en cause notre existence même ? Car ce n'est pas
seulement la face de la terre qui est changée; en effet, devenant si
affreuse, la vie n'y est plus supportable. Parce que c'est la vie même
qui est atteinte, ce sont toutes ses valeurs qui chancellent, non
seulement l'esthétique mais aussi l'éthique, le sacré et avec eux la
possibilité de vivre chaque jour.
Un tel ... aussi
→
même ?
Un tel bouleversement est aussi
celui de l'homme lui-même.
Car ce n'est pas → jour.
ce sont toutes ses valeurs qui
chancellent
La
crise de la culture, qu'il n'est guère possible de dissimuler
aujourd'hui, a fait l'objet d'analyses. L' « explication » la plus
généralement admise est celle-ci : avec la science moderne le savoir a
fait d'immenses progrès; à cette fin, il a dû se fragmenter en une
prolifération de recherches ayant chacune ses méthodologies, ses
appareils conceptuels, ses objets. Il n'est plus possible à personne
désormais de les maîtriser toutes, ni même quelques-unes, ni même une
seule. C'est l'unité du savoir qui est en cause et avec elle la mise à
jour d'un principe assurant la concordance et ainsi la validité des
conduites, des appréciations dans tous les domaines, des pensées
elles-mêmes. Notre comportement quotidien est significatif à cet égard
devant chaque problème particulier, faire appel au spécialiste. Mais
si cette pratique se révèle efficace pour un mal de dent ou la
réparation d'une machine, elle ne fournit aucune vue d'ensemble sur
l'existence humaine et sa destination, vue dans laquelle il est
impossible de décider de ce qu'il faut faire dans chaque cas, pour
autant que celui-ci concerne justement notre existence, et non pas une
chose.
La crise →
au spécialiste.
C'est l'unité du savoir qui est en
cause
Mais →
pas une chose.
elle ne fournit aucune vue d'ensemble
sur l'existence humaine
Ainsi,
l'hyperdéveloppement d'un hypersavoir, dont les moyens théoriques et
pratiques marquent une rupture complète avec les connaissances
traditionnelles de l'humanité, a-t-il pour effet d'abattre non
seulement ces connaissances données comme autant d'illusions, mais
l'humanité elle-même. Tandis que, semblables à la houle de
l'océan, toutes les productions des civilisations du passé montaient et
descendaient ensemble, comme d'un commun accord et sans se disjoindre -
le savoir produisant le bien, qui produisait le beau, tandis que le
sacré illuminait toute chose -, voici devant nous ce qu'on
n'avait en effet jamais vu : l'explosion scientifique et la ruine de
l'homme. Voici la nouvelle barbarie dont il n'est pas sûr cette fois
qu'elle puisse être surmontée.
Ainsi →
elle-même.
l'hyperdéveloppement d'un hypersavoir
a pour effet d'abattre l'humanité
Tandis que → toute chose, -
toutes les productions des
civilisations du passé montaient et descendaient ensemble
voici devant nous → surmontée.
l'explosion scientifique et la ruine
de l'homme
Pourquoi
et comment un certain type de savoir, apparu à l'époque de Galilée et
considéré depuis comme le seul savoir, produit-il, selon les voies
d'une nécessité repérable et pleinement intelligible, la subversion de
toutes les autres valeurs, et ainsi de la culture, et ainsi de
l'humanité de l'homme, c'est ce qu'il est parfaitement possible de
comprendre - pour peu que l'on dispose d'une théorie de l'essence de
tout savoir possible et de son ultime fondement. Car ce fondement est aussi celui des valeurs, de la
culture, de l'humanité, de tous ses accomplissements. Et c'est
parce que, de façon extraordinaire, ce fondement est écarté par la
science moderne, que celle-ci, sans le savoir, précipite notre monde
dans l'abîme.
Pourquoi et comment → fondement.
pourquoi ce savoir produit la
subversion de toutes les valeurs - dispose d'une théorie de l'essence
de tout savoir possible
Car ce fondement →
accomplissements.
ce fondement est aussi celui des
valeurs
Et c'est parce que → dans l'abîme.
la science moderne précipite notre
monde dans l'abîme
Résumé proposé :
La barbarie où
nous entrons n'est certes pas nouvelle, mais, autrefois, une
civilisation succédait à une autre dans le grand cycle de l'Histoire.
C'est dans un même élan que la vie humaine se manifeste et qu'elle fait
s'épanouir tous les savoirs. Mais aujourd'hui la science se prévaut de
résultats fulgurants au nom du seul rationalisme. L'homme, hélas, en
fait les frais et toutes les valeurs qui font la vie sont menacées. On
explique couramment cette crise par la fragmentation des connaissances
et la spécialisation qui en est la conséquence. Celle-ci ne fournit en
effet aucune vue d'ensemble sur la vie humaine. Ainsi la science menace
l'humanité en empêchant l'éclosion simultanée de toutes les productions
humaines. Il n'est pas sûr que nous en réchappions. Seule une réflexion
sur la finalité du savoir permettra de comprendre ce renversement, car
c'est en l'écartant que la science moderne nous voue à notre perte.
[162 mots]
Exercice 2 :
Alain ETCHEGOYEN. Les apprentis sorciers.
( Le Figaro Magazine, novembre 1991). Vous résumerez
ce texte en 17O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis).
Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 170 mots par les mots de
liaison (cases encadrées) ou les mots-clés (espaces blancs).
La réflexion sur la
bioéthique ne peut être la propriété de quelques experts : il en va du
corps humain, donc de la personne humaine elle-même. Le débat qui
concerne les manipulations sur l'embryon est le plus significatif. Deux
thèses s'y affrontent.
D'une part se manifestent les tenants de la logique absolue du
progrès scientifique. Cette tendance est représentée en France par des
chercheurs comme Daniel Cohen ou par l'ancien grand maître de la Grande
Loge de France, Pierre Simon.
« Je suis un rationaliste convaincu, écrit Daniel Cohen, et je
crois aux progrès illimités de la connaissance. » On n'arrête pas le
progrès : tel est le postulat de cette thèse de type scientiste. La
génétique nous ouvre des espoirs fantastiques. La cartographie du
génome humain évitera quantité de drames individuels : nous pourrons
stopper des maladies comme la mucoviscidose ou la myopathie, et surtout
nous permettrons aux hommes et aux femmes de vieillir dans des
conditions heureuses. Mieux encore, on en viendra à des thérapies
géniques, c'est-à-dire des interventions directes sur les gènes malades
d'un bébé. De curative et préventive qu'elle était, la médecine pourra
devenir prédictive.
Tous ces progrès cumulés, continuent les tenants de la première
thèse, déboucheront sur une véritable amélioration de l'espèce humaine,
qui n'aura rien à voir avec les délires du nazisme. Si eugénisme il y
a, il s'agit d'un eugénisme « négatif », qui consiste à « éviter les
naissances d'enfants dont on sait qu'ils seront gravement malades et
douloureusement handicapés. »
Enfin, dernier argument : les comptes de la Sécurité sociale.
Par « l'eugénisme négatif », notre système de santé pourra se passer de
soins longs et coûteux. Comment alors s'opposer à des travaux dont les
résultats aboutiront à délivrer l'humanité de la cruauté du hasard
génétique et à réduire les coûts de la santé publique ? Ceux que ces
projets laissent réticents ne sont-ils que des « oiseaux de malheur »
aux idées préconçues ?
Car voici une deuxième école. En France elle est principalement
représentée par Jacques Testart, par le philosophe Michel Serres, et
par les autorités spirituelles, notamment l'Église catholique. Tous
ceux-ci rétorquent que l'eugénisme, fût-il négatif, ouvre les portes à
de dangereuses dérives.
Leur critique s'étaie sur l'histoire de l'eugénisme. Celui-ci
correspond sans doute à un rêve très ancien, qui ne se réduit pas à ce
qu'en fit un régime barbare, mais aujourd'hui la rencontre de la
procréation assistée et du repérage des gènes donne des moyens inédits
à sa réalisation. Le nouvel eugénisme est arrivé
c'est-à-dire que l'on pourra désormais procéder à des tris d'embryons.
Il suffit de recueillir plusieurs embryons, de les mettre en
concurrence et de retenir le meilleur avant réimplantation.
Accepté par tous, l'eugénisme « doux » serait donc moralement
plus inquiétant qu'un eugénisme imposé, car il serait bien difficile de
s'y soustraire, expliquent ses opposants. Sans doute commencera-t-on
par quelques tris sur des cas très pathologiques, mais très vite on
proposera d'autres choix sélectifs (cela a déjà été fait sur la
détermination du sexe) et, d'ailleurs, aucun pays n'a encore réussi à
se mettre d'accord sur une liste des maladies concernées. Comment
réagiront des parents s'ils peuvent éviter, pour leur futur enfant,
l'asthme ou une taille trop petite ? Et jusqu'où ira-t-on, dans cette
conception d'un enfant « commandé à la carte » ?
D'autre part, il s'agit de savoir au nom de quel critère on
pourra décider que telle maladie, telle infirmité sont incompatibles
avec la nature humaine : après tout, c'est avec leur souffrance voire
leur invalidité que beaucoup d'hommes se sont hissés vers des sommets
d'humanité. Il suffit de faire défiler la longue liste des artistes
chez qui le génie a pris naissance dans l'expérience, même cruelle, de
leur différence.
La position critique insiste enfin sur la notion de
responsabilité. Jacques Testart aime reprendre le mot de Woody Allen :
« La vie est une maladie sexuellement transmissible ». Il considère que
la procréation doit assumer un certain risque et que des parents ne
peuvent s'en remettre entièrement aux décisions d'experts patentés qui
travaillent sur un embryon réduit au statut d'objet.
La
bioéthique concerne tout le monde, comme le montre la
qui confronte deux
.
Pour la
, composée de
et de
, le progrès scientifique ne saurait être
. La recherche entraînera l' des maladies
et permettra même de les
. On en viendra à un eugénisme
qui améliorera l'espèce humaine et les dépenses
de la
publique seront allégées. Comment alors
ces travaux ?
La
école, que représentent des philosophes ou des
, affirme ses craintes en ce qui concerne la
pratique d'un eugénisme
: il permettra la sélection
des embryons et ouvrira de plus en plus
largement ses critères de choix à des exigences non
. On ne peut
déterminer nettement quelles
sont inconciliables avec l', puisque certains individus en ont fait
l'origine même de leur
.
, pour ces moralistes, il faut que les parents
acceptent les
de la procréation et restent maîtres de leur
décision.
Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous : limité - condamner -
polémique - ecclésiastiques - seconde - contrôlé - pathologiques -
rationalistes - tares - humain - aléas - prévoir - génétiques - Enfin
- chercheurs - génie - efficace - d'autre part -
éradication - écoles - première - Santé - scientifique.
Pierre MENDÈS-FRANCE. Espérer.
(Après-demain, 1967). Vous résumerez
ce texte en 18O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis).
Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 180 mots par les mots de
liaison (cases encadrées) ou les mots-clés (espaces blancs).
Il faut reconnaître
qu'à la confiance et à la foi un peu naïves de nos pères dans le
progrès, a succédé une inquiétude qui tourne parfois à l'angoisse.
Certes, dans le domaine de l'avancement des connaissances et de la
science, le bilan est extrêmement positif ; on sait, de nos jours,
infiniment plus de choses, et on les sait mieux qu'il y a un siècle.
Parallèlement, les frontières du monde à connaître s'éloignent sans
cesse, de sorte que personne n'espère ou ne redoute plus « la mort de
la science ». En même temps, les applications des connaissances peuvent
donner en principe à l'homme, vis-à-vis de la nature, une indépendance,
une sécurité chaque jour plus grandes. Mais dès qu'on passe du domaine
de la science à celui de son utilisation et plus encore à celui du
destin collectif de l'humanité, le tableau s'obscurcit dramatiquement.
Même les applications pratiques des découvertes et des connaissances
créent souvent des difficultés imprévues : le moteur qui doit libérer
asservit en fait dans bien des cas ; la médecine guérit, mais
l'allongement de l'espérance de vie pose des problèmes sérieux à la
société ; l'urbanisation arrache les hommes aux rythmes et aux
malédictions millénaires de la nature, mais elle sécrète des névroses
individuelles et sociales qui assombrissent ses avantages. Enfin et
surtout, notre temps a vu s'accomplir les plus grands massacres
collectifs qu'on ait jamais connus, l'arbitraire et l'oppression n'ont
jamais été aussi redoutables aux mains d'oligarchies ou de pouvoirs qui
disposent de moyens techniques colossalement multipliés. Sans parler de
l'explosion démographique mondiale, en face de ressources insuffisantes
et, au surplus, trop souvent mal réparties et mal utilisées.
Ce monde, caractérisé par l'expansion vertigineuse des sciences
et des techniques, est si différent de celui où nous avons puisé nos
règles de pensée, que l'angoisse nous saisit parfois. Un monde sans
paysans sera-t-il un monde meilleur ? La conquête de l'espace, quand
tout reste à faire sur terre, est-elle « raisonnable » ? Le
perfectionnement toujours plus poussé et à n'importe quel prix, des
engins de destruction massive, est-il vraiment un progrès ? Ces
questions sont tellement légitimes qu'il ne faut pas s'étonner si des
formes de pensée non rationnelles, des eschatologies religieuses ou
autres prospèrent plus que jamais et continuent de hanter un grand
nombre de nos contemporains, parfois parmi les jeunes.
Faut-il donc dresser un bilan de faillite ? Je ne le crois pas.
Il faut réagir contre les tentations du découragement. Sans doute
attendions-nous trop, sinon du futur, du moins du présent, et c'est
pourquoi nous sommes déçus.
Mais, pour faire nos comparaisons, ne surestimons pas le passé
de l'humanité. Ses périodes les plus brillantes et le plus policées ne
cachaient-elles pas des arrière-plans de misère, d'oppressions et
d'injustices cruelles grâce auxquelles seulement certaines réussites
étaient possibles ? Nous situons trop facilement l'âge d'or derrière
nous : mais les bergeries de Versailles ne doivent pas faire oublier
qu'au XVIIIème siècle encore, les paysans français mouraient — au sens
propre — de faim. Et les massacres contemporains les plus horribles ne
sauraient faire pardonner ceux d'hier.
En fin de compte, un bilan tout à fait honnête montre que le
progrès dans l'organisation sociale se manifeste malgré tout, même si
c'est avec lenteur et difficulté, sur des rythmes très différents ici
et là, avec des arrêts, voire des reculs temporaires. De forces
profondes se sont mises en mouvement et elles se révèlent
irrésistibles. Les masses, autrefois résignées, exercent une pression
contre laquelle rien ne peut prévaloir ; les jeunes, tournés vers
l'avenir, les chercheurs, les intellectuels apportent leur concours. La
démocratie politique ouvre les voies. L'histoire se faisait autrefois
dans le bruit des bottes, des fusillades, des massacres, dans les cris
souvent implacablement étouffés des victimes. Convenons-en, c'est tout
autrement que s'opèrent aujourd'hui mutations et réformes de structure.
Mais la raison fondamentale qui nous pousse à rejeter le
pessimisme, c'est qu'hier encore, toutes les misères étaient ressenties
comme des fatalités contre lesquelles il était vain de s'insurger ; à
l'inverse, la société de demain, si elle porte encore en elle des
formes d'aliénation inacceptables, refusera les horreurs qui nous
étaient devenues familières et ses futurs artisans s'emploient dès
maintenant à les prévenir. Même si l'avenir « meilleur pour tous »
n'est pas aussi prochain que nous le voudrions, un nombre croissant
d'hommes savent que leur sort peut s'améliorer et, du coup, ils cessent
d'être résignés. Ils veulent se battre pour plus de justice et
d'humanité. Et, tout compte fait, c'est cela le progrès.
Le
progrès suscite
la méfiance.
notre savoir s'est considérablement élargi et
l'homme y a gagné une certaine
à l'égard de la nature.
, sur le plan pratique, la science est
responsable de
ou de . Elle a donné aux tyrans de toutes sortes une redoutable qui a ensanglanté l'histoire récente
et créé un grave des peuples devant les ressources.
Ces données nouvelles nous
et nous font douter du progrès ou chercher,
comme chez les jeunes, des solutions
.
Doit-on
désespérer ? A mon avis, nullement. Notre
espoir est déçu, sans doute, mais ne croyons pas que le passé était
plus enviable, avec ses et ses .
,
la société s'est peu à peu et des
nouvelles sont en route grâce à l'effort de
l'intelligence et de la raison. notre raison d'espérer, nous la trouvons dans la nouvelle des peuples à prendre leur destin en main pour
plus de justice. Et ceci est le vrai .
Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous : désorientent - Au total -
forces - organisée - donc - émancipation - Mais - barbaries - Certes -
irrationnelles - puissance - désormais - dépendances - d'abord -
famines - surtout - stress - progrès - déséquilibre - cependant -
détermination.
Bernard LECOMTE. Communication et nouvelles
technologies.
(La Croix, 4 avril 1984). Vous résumerez
ce texte en 18O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis).
Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 180 mots en remplissant
les espaces blancs par les mots-clés proposés.
L'avenir de nos
relations sociales est inscrit dans le développement accéléré des
techniques de communication qui marient de plus en plus le téléphone,
l'écran et l'ordinateur. Comme l'apparition du téléphone et de la
T.S.F., il y a un siècle, cette évolution va changer non seulement la
forme des relations entre les hommes, mais aussi leurs fondements.
[...] Il est naturel qu'à l'aube de cette nouvelle révolution, chacun
s'inquiète et s'interroge sur ses conséquences à l'échelle humaine.
La communication, étymologiquement, c'est la mise en commun, la
mise en relation des hommes ou des collectivités. La route, la poste,
le chemin de fer, le télégraphe ont développé des solidarités
nouvelles. La radio, le cinéma, la télévision ont élargi le champ
culturel de cette communication démultipliée, jusqu'à tisser un réseau
de relations sociales aussi serré que le système nerveux dans le corps
humain.
En raccourcissant les distances, en accélérant les contacts, en
multipliant les sources d'information (locales, étrangères), les
nouvelles formes de communication ont pour premier effet de rapprocher
les hommes. Nul ne peut ignorer aujourd'hui un tremblement de terre en
Turquie, une révolution en Pologne, une menace nucléaire sur l'Europe.
Nul ne peut rester à l'écart de la montée de la faim dans le monde, des
nouvelles formes de pauvreté en France, des risques écologiques qui
pèsent sur nos sociétés. Qui peut contester que cela soit un progrès ?
Ce qui modifie ces données, c'est la généralisation de l'écran,
symbole de cet avenir impalpable. Tous les moyens de transmission à
venir (les ondes hertziennes, relayées au sol ou provenant de l'espace,
ou la fibre optique, véhiculant des textes ou des images) aboutiront à
des postes de télévision, à des consoles, à des cadrans portatifs, à
des murs d'images - à des écrans. Or, l'étymologie, là aussi, tient
lieu de révélateur : un écran, à l'origine, est un objet qui dissimule
ou qui protège.
L'image elle-même, si elle frappe l'esprit, si elle stimule
l'imaginaire, reste une abstraction. Installez un chien devant la
télévision, l'image d'un autre chien le laissera de glace. L'image
informe, comme un texte, mais c'est le cerveau du téléspectateur qui
fonctionne, qui lui donne son sens, par rapport à sa propre
connaissance du monde. Et c'est encore sa propre expérience, son acquis
personnel, qui lui font reconnaître le vrai du faux, la réalité de la
fiction : sans cette expérience préalable, l'homme ne « voit » pas de
différence entre un reportage sur la guerre Irak-Iran et un western sur
la conquête de l'Ouest, qui ont la même force émotionnelle. Laquelle,
au rythme de la prolifération des images, va en se banalisant.
Le danger se situe dans la réduction de l'expérience propre à
chaque individu de sa perception « humaine » des images qui
prolifèrent. L'individu qui se contenterait de ces données abstraites
ressemblerait peu à peu au chien de tout à l'heure, absorbant
passivement des informations désincarnées.
Or ce risque point à l'horizon. Demain, l'on pourra remplir la
majorité des activités quotidiennes sans avoir besoin de se déplacer
: démarches administratives, achats, remise de documents
professionnels, alarme, information générale ou locale; les
négociations syndicales, les réunions de conseils d'administration
pourront se tenir en multiplex par visiophone; l'enseignement, la santé
même suivront le mouvement. Que restera-t-il des contacts humains
devenus désuets, comme l'accolade, la poignée de main, le coup de
téléphone, la lettre manuscrite ? Quelle part auront le toucher, la
voix, l'écriture, dans ce qui fait l'essentiel de l'expérience humaine ?
La montée de l'individualisme, la tendance croissante au repli
sur soi (sa famille, sa communauté) vont de pair avec ce phénomène de
déshumanisation des relations sociales qui se profile à l'horizon. En
se gardant de tout mélanger, en se gardant aussi de condamner a priori
une évolution d'ailleurs inéluctable, il importe d'y réfléchir. L'homme
statique n'est pas pour demain, et son instinct le poussera à inventer
les formes nouvelles d'une communication sociale chaleureuse,
affective, plus conforme à sa nature profonde. Encore faut-il
entretenir et développer dans la conscience des générations futures ce
qui tempérera l'invasion des images, et qui fait la dignité de l'homme
: le sens de l'autre.
Il paraît
légitime de se demander quelles seront sur le plan de la les de
l'évolution rapide des techniques.
Les ont prodigieusement resserré le tissu des
relations humaines en transportant des qui, devenues,
concernent chacun d'entre nous.
On ne saurait s'en plaindre, mais le de cette
transmission reste l', qui, par nature, de la réalité.
Les images n'informent que selon le degré de dont chacun dispose et l'aptitude à repérer
leur . Faute de cela, les images semblent toutes
chargées de la même qu'use aussi leur .
Ce risque d'ingurgiter des informations est à nos portes. Qu'adviendra-t-il demain de la
véritable relation humaine, alors que chacun pourra accomplir ses sans jamais se ?
L' accompagne de plus en plus cette du contact. Il convient donc d'examiner la
situation, sans exagéré. L'homme de demain saura bien
renouveler les formes d'une communication
si on veille à fortifier en lui l'intérêt pour .
Alfred BIEDERMANN. L'esprit romantique de la
jeunesse actuelle.
(Le Romantisme européen, 1972).
Complétez le résumé du texte
ci-contre par les mots de liaison (cases encadrées) ou les mots-clés
(espaces blancs).
Il est dans les lettres
et les arts des écoles qui ne survivent guère aux générations qui leur
ont donné naissance - faute, sans doute, d'une universalité, d'une
profondeur humaine qui les auraient mises à l'abri du temps : ainsi le
symbolisme en France, l'expressionnisme en Allemagne, qui,
pourtant, ont eu leur moment de vogue européenne. Aucun de ces
mouvements ne s'est imposé comme ferment de renouvellement à travers
les mutations périodiques de l'esprit européen. Le romantisme, par
contre, n'a cessé d'agir au cours des époques qui l'ont suivi comme
provocation ou repoussoir sur ceux qui cherchaient, dans les arts et
les lettres, à frayer la voie vers des horizons nouveaux. Naguère, on
affublait ironiquement de l'étiquette romantique toute attitude
contraire au souci primordial de réalisme et de raison pratique.
Aujourd'hui, la jeunesse se réclame volontiers d'une sorte de
néoromantisme. La critique incisive du progrès technique, de ses
objectifs strictement utilitaires et la peur de se trouver asservi à
une civilisation industrielle mondiale, avec ses rechutes dans la
barbarie et son insouciance du bonheur et de la vie de l'âme, tout cela
a ramené l'attention vers les aspirations de l'âge romantique. Non pas,
certes, pour les restaurer dans leurs formes historiques; rien n'est
plus périmé aujourd'hui que les mièvreries sentimentales de 1830; mais
certaines attitudes d'esprit typiques du romantisme resurgissent
actuellement chez nos contemporains.
Il y a d'abord ce refus de se laisser encadrer par les
traditions philosophiques et sociales d'hier. L'adolescent
d'aujourd'hui, c'est d'abord quelqu'un qui dit « non », j'entends qui
se refuse à ouvrir aux institutions et aux mœurs en cours ce crédit de
confiance, jusqu'à preuve de leur légitimité, que ses aînés
consentaient plus libéralement : « non » un peu fou, un peu trop
romantique peut-être, qui fait hocher la tête aux gens raisonnables,
mais mise en question salutaire, susceptible de débloquer bien des
structures fossilisées.
Autre résurgence romantique : le retour à la nature. Jamais,
sans doute, les jeunes qui pensent n'ont été plus sensibles aux menaces
d'une rupture du contact entre l'homme et la nature. L'humanité
moderne, ils le voient de plus en plus clairement, « se développe dans
la nature [...] comme une sorte d'artifice universel » . L'homme, pris
dans l'univers technique, se coupe de son milieu naturel, que,
d'ailleurs, il ravale au rang de matériau. Nos contemporains, par
réaction, éprouvent le besoin de rester liés, dans leur travail et
leurs loisirs, avec la verdure et la lumière, la montagne et la mer,
dussent-ils y perdre quelques raffinements ou commodités de la société
d'abondance. Tout donne à penser que, ce comportement, le proche avenir
le développera.
Enfin, la référence délibérée au « moi » comme principe de
valeur revient au premier plan. Elle entraîne le refus croissant des
critères d'efficacité pratique, de réussite sociale, de rendement
financier. Un certain affairisme à l'américaine périclite sous nos
yeux. Les jeunes s'inquiètent du bénéfice moral, des satisfactions de
l'esprit et du cœur que leur vaudront leur travail et leur effort.
C'est dire que la considération de l'homme intérieur se trouve
revalorisée et que l'esprit, qui tendait à n'être plus que l'instrument
d'une exploitation technique du monde, redevient intéressant par
lui-même, comme le vrai problème à résoudre, le vrai mystère à scruter.
C'est là un autre symptôme de cette remontée des priorités romantiques
en ce dernier tiers du xx° siècle.
Bien
des artistiques et
littéraires restent ,
faute d'avoir trouvé une audience
assez large ou d'avoir su
leur
temps.
Le lui,
s'est toujours imposé comme référence auprès de tous les .
Traînant autrefois des connotations en
raison de son
, il est revendiqué aujourd'hui par la qui y reconnaît, dans des formes , son refus du et son souci des valeurs . On reconnaît
la
volonté salubre sous ses allures de ne pas se laisser dans
les valeurs des
aînés.
C'est le souci de le contact par
la technique entre l'homme et la et
cette ne
fera que se confirmer.
C'est l'affirmation du qui
rejette les priorités sociales, la ou
le et
réaffirme la souveraineté de l'esprit sur la .